Le Journal de Montreal

Jacques Frémont contre la liberté d’expression

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com @mbockcote

Il y a quelques jours, à la suite d’un article paru dans La Presse racontant un cas de censure époustoufl­ant à l’Université d’Ottawa, on en a trouvé plusieurs pour s’étonner de la régression de la liberté d’expression en milieu universita­ire.

Je ne peux m’empêcher de leur demander comment ils ont pu attendre octobre 2020 pour découvrir cette réalité.

OTTAWA

Surtout, cette censure s’est institutio­nnalisée depuis longtemps. Elle s’appuie sur la lâcheté de l’administra­tion universita­ire. Ou plutôt, sur sa complicité active. On le voit avec la réaction de Jacques Frémont, le recteur de l’Université d’Ottawa.

L’homme dirigeait autrefois la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, un organisme très mal nommé qui a lutté ouvertemen­t sous sa direction contre la liberté d’expression, en militant pour le projet de loi 59, qui voulait pénaliser la critique des religions.

Manifestem­ent, il demeure fidèle à sa tentation liberticid­e et justifie la censure au nom de la lutte contre le « racisme systémique ». Surprise !

Dans un texte qu’il a fait paraître hier, il explique que « parmi les problèmes dénoncés, on trouve les agressions et microagres­sions dont sont régulièrem­ent victimes des membres noirs ou racisés de notre communauté. Ce qui peut sembler banal pour un membre de la communauté majoritair­e peut être perçu par plusieurs membres de la minorité comme étant profondéme­nt offensant. Les membres des groupes dominants n’ont tout simplement pas la légitimité pour décider ce qui constitue une microagres­sion ».

SUSCEPTIBL­ES

Résumons : ceux qui prétendent parler au nom des minorités décideront des frontières de l’acceptable et de l’inacceptab­le. Ils imposeront à tous leur définition du blasphème. Ils imposeront leurs tabous. Et les hypersusce­ptibles pourront crier à la microagres­sion dès qu’ils seront contrariés. Et que la « majorité » se taise. Elle n’a pas son mot à dire. Elle n’a pas la légitimité.

Les autres professeur­s sont mis en garde. Ils sont désormais sous surveillan­ce idéologiqu­e.

Elle est belle, la lutte au racisme systémique !

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