Nouveau règne de terreur
Je pense que je vieillis parce que plus ça va, plus j’ai de la difficulté à comprendre cette génération qui s’érige en victime de tout et de rien.
J’en ai pour preuve ce groupe d’étudiants qui est en train de prendre d’assaut l’Université d’Ottawa pour dicter la manière dont on devrait leur enseigner.
FINI LES AGRESSIONS
De nos jours, il n’est plus nécessaire de subir une agression pour être une victime, la barre est maintenant abaissée au niveau des microagressions.
Je l’sais, vous me direz que si je suis consciente que des microagressions existent et que j’en parle quand même, c’est que je fais moi-même partie du problème. Mais justement, c’est là-dessus qu’on n’est pas d’accord.
Se pourrait-il qu’on en soit tous devenus à avoir la peau si sensible, qu’on se prenne tellement tous au sérieux qu’on n’arrive plus à remettre la réalité en perspective ?
Je l’sais, vous allez me répondre que je renverse le fardeau vers les victimes en leur faisant porter le poids de mon refus de me confronter à mes préjugés, que je me complais dans mon privilège de femme blanche cisgenre bénéficiant d’une tribune médiatique d’importance.
JE VOUS ENTENDS…
… mais je ne suis pas d’accord avec vous, en tout respect.
Je veux bien qu’on s’écoute tous plus les uns les autres. Je veux bien vous écouter deux fois plus s’il le faut.
Mais encore faut-il être capables de se parler, si on veut s’entendre.
Quand les condamnations se décident derrière des portes closes, quand les dénonciations se font sous couvert de l’anonymat sans possibilité de défense, quand le jugement est passé avant même que l’accusé ait reçu sa convocation à comparaître, là, je décroche.
Ce qui se passe à l’Université d’Ottawa, c’est le nouveau règne de terreur exercé par une génération qui a compris qu’en menaçant de ternir une réputation, on peut tout obtenir.