Le fédéral vient à la rescousse de Transat
Alors que le gouvernement Trudeau songe à voler au secours des compagnies aériennes, voilà qu’Exportation et Développement Canada (EDC) vient de s’engager à prêter jusqu’à 200 millions de dollars à Transat.
Le financement a été conclu le 9 octobre, a précisé hier au Journal une porte-parole de la société d’État fédérale, Jessica Draker.
Le lendemain, soit le 10 octobre, la direction de Transat a annoncé avoir accepté un prix réduit de 72 % pour la vente de l’entreprise à Air Canada, soit 190 millions $ au lieu des 720 millions $ convenus l’an dernier.
Depuis la conclusion d’un accord avec Air Canada, en juin 2019, Transat avait besoin de son consentement pour emprunter. Le voyagiste a obtenu cet assentiment dans le cadre de la renégociation de la transaction. Le temps pressait de plus en plus, les coffres de Transat ayant été grandement asséchés par la pandémie.
AVEC LA BANQUE NATIONALE
En tout, Transat empruntera 250 millions de dollars dans le cadre d’un financement dont la Banque Nationale est le « principal arrangeur », pouvait-on lire dans le communiqué publié le 10 octobre.
Le nom d’EDC n’y figurait pas. « Transat a d’abord demandé l’aide d’EDC en mars 2020 relativement à ses liquidités et à son fonds de roulement », a indiqué Mme Draker, en précisant que l’entreprise s’était entendue avec la Banque Nationale en mai.
C’est la Banque Nationale « qui a défini les conditions du prêt », a affirmé au Journal un porte-parole de Transat, Christophe Hennebelle.
« Ce sont des conditions de marché classiques, pas des conditions préférentielles », a-t-il assuré.
Il s’agit du deuxième financement d’EDC consenti à une compagnie aérienne. En septembre, EDC a confirmé un prêt de 788 millions de dollars à Air Canada à un taux d’intérêt de 2,39 % pour permettre au transporteur d’acheter 18 avions Airbus A220.
Au cours du week-end, le ministre Dominic LeBlanc a évoqué une aide aux compagnies aériennes si celles-ci acceptent de rembourser leurs clients dont les vols ont été annulés.
Il a également ouvert la porte à ce qu’Ottawa devienne actionnaire de certains transporteurs.