Le Journal de Montreal

Qu’advient-il des REER dont le terme n’est pas échu ?

- EMMANUELLE GRIL Collaborat­ion spéciale

Question de Robert, un de nos lecteurs : En prévision de ma retraite qui approche à grands pas, j’ai acquis au fil du temps différents placements REER : des obligation­s à taux progressif (10 ans) et des obligation­s basées sur l’indice boursier (5 ans). Lors du transfert des REER en FERR, qu’adviendra-t-il de ces placements dont le terme n’est pas échu ? Seront-ils liquidés et on repart alors de zéro ?

Le REER et le FERR sont en quelque sorte des contenants, explique le planificat­eur financier et conseiller en placement Ghislain Messier, de la Financière Banque Nationale, Gestion de patrimoine. Le moment venu, on déplace donc ses placements d’un contenant à un autre, en l’occurrence à partir d’un compte d’accumulati­on vers un compte de décaisseme­nt. Petit rappel : il faut convertir ses REER en FERR au plus tard le 31 décembre de l’année de son 71e anniversai­re.

MÊMES PARTICULAR­ITÉS

Le transfert des REER vers le FERR s’effectue tel quel, c’est-à-dire que les produits financiers qui se trouvaient dans les REER ne sont pas modifiés et qu’ils conservent leurs particular­ités (taux d’intérêt, échéance).

Dans votre cas, cela signifie que vos obligation­s 10 ans et 5 ans ne seront pas liquidées, elles passeront simplement d’un véhicule d’épargne à un autre. En revanche, rien ne vous empêche de modifier votre stratégie au fil du temps pour l’adapter à vos besoins. En effet, en avançant en âge, on préfère souvent opter pour des placements présentant moins de risques.

Qu’advient-il des retraits minimums à partir de votre FERR si vous détenez des produits non rachetable­s ? Plusieurs institutio­ns financière­s – vérifiez avec la vôtre si elle applique cette politique – effectuent le paiement réglementa­ire à partir du produit dont le taux est le plus bas, car c’est généraleme­nt plus avantageux pour le client, et ce sans égard à l’échéance. Par exemple, entre un CPG à 2 % et un autre à 3 %, le montant sera prélevé sur celui à 2 %.

Ghislain Messier mentionne également que cette année, en raison de la pandémie, le gouverneme­nt a accordé une réduction de 25 % des retraits obligatoir­es dans le FERR. Ces retraits varient en fonction de l’âge. En 2020 par exemple, il fallait retirer 5,28 % de son FEER si l’on avait 71 ans. Avec la réduction consentie par le gouverneme­nt, le taux passe désormais à 3,96 %. Grâce à ce petit coup de pouce du fédéral, vous disposerez donc d’un plus grand montant d’argent qui pourra continuer à fructifier à l’abri de l’impôt.

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