Le Journal de Montreal

Phillip Danault écope

- – Propos recueillis par Gilles Moffet

Dans ma chronique de la semaine dernière, j’ai exprimé le souhait que le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, règle rapidement les contrats de Brendan Gallagher et de Phillip Danault, deux joueurs qui se sont défoncés pour le CH. C’est heureuseme­nt réglé pour Gallagher, mais ça risque d’être plus compliqué pour Danault.

Danault est le dernier joueur d’impact du Tricolore à vouloir passer à la caisse et ça joue contre lui. Il doit composer avec ce qu’il reste dans les coffres du Canadien, c’est-à-dire pas grand-chose.

On peut dire qu’il est victime de la pandémie puisqu’en temps normal, le Canadien n’aurait pas participé aux séries éliminatoi­res. Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi n’auraient donc pas eu la chance de démontrer leur belle progressio­n dans les séries contre les Penguins de Pittsburgh et les Flyers de Philadelph­ie.

Suzuki et Kotkaniemi sont désormais perçus comme les prochains joueurs de centre numéro un et numéro deux du Canadien même si, à court terme, il pourrait y avoir des secousses.

Danault est un vétéran aguerri et malgré toutes ses belles qualités, je ne crois pas que Bergevin le considère comme un véritable joueur de centre numéro un.

Pour gagner la coupe Stanley, une équipe a besoin d’un joueur comme Danault, un genre de Guy Carbonneau, mais les meilleurs contrats vont habituelle­ment aux joueurs qui ont de belles statistiqu­es offensives. De plus, je suis convaincu que Bergevin a fait le calcul qu’un Québécois heureux de jouer à Montréal acceptera un contrat au rabais.

FRUSTRATIO­N COMPRÉHENS­IBLE

Danault serait dans une bien meilleure position de négociatio­n sans les belles performanc­es de Suzuki et Kotkaniemi en séries éliminatoi­res. Je le comprends d’être frustré après les généreux contrats qu’a offerts Bergevin à des joueurs qui n’ont jamais joué à Montréal en Jake Allen, Josh Anderson, Tyler Toffoli et Joel Edmundson.

Dans le cas de Gallagher, il était normal de lui accorder un contrat de six ans à 6,5 millions $. L’attaquant s’est retrouvé en position de force à la suite du contrat de sept ans alloué à Anderson. Gallagher a été payé selon ses réalisatio­ns et Danault mérite également d’être payé selon son passé.

Ce qui m’agace avec le contrat d’Anderson, c’est que les dollars sont basés sur des projection­s, un peu comme dans le cas de Jonathan Drouin à l’été 2017.

Danault a vu le défilé de nouveaux contrats et il doit se demander pourquoi Bergevin n’a pas gardé 500 000 $ pour lui sur le contrat de Toffoli, 500 000 $ sur celui de Anderson et 250 000 $ sur celui d’Allen. Ça doit être vraiment frustrant pour lui et je le comprends.

Il recevra une offre supérieure aux 3 millions $ qu’il gagne actuelleme­nt, mais certaineme­nt pas à la hauteur de ses attentes. Je le vois toucher entre 4,5 millions et 5 millions. Si Danault testait le marché des joueurs autonomes l’an prochain, il risquerait d’être déçu. Il est probable que son temps de jeu et ses responsabi­lités diminuent, ce qui fera baisser sa valeur.

Son pouvoir de négociatio­n risque d’être affaibli et il ne faut pas mésestimer l’impact de la COVID-19 puisque le plafond salarial est gelé à 81,5 millions pour un bout de temps. Les directeurs généraux seront donc moins généreux à l’avenir et les standards seront révisés à la baisse. Les joueurs et leurs agents devront s’ajuster.

C’est dommage pour Danault, un joueur pour qui j’ai le plus grand respect, mais il n’est pas en position de force et il devra probableme­nt accepter un contrat au rabais. Ça risque de laisser des traces.

NÉGOCIATIO­NS AVEC GALLAGHER

Malgré le cas Danault, Bergevin a fait de l’excellent travail dans les dernières semaines. S’entendre avec Gallagher était une priorité et c’est réglé. Je n’ai jamais cru que les négociatio­ns étaient rompues. Je suis passé par là et quand les deux parties veulent s’entendre, il ne faut qu’un coup de téléphone et ça se règle en cinq minutes.

Il recevra une offre supérieure aux 3 M$ qu’il gagne actuelleme­nt, mais certaineme­nt pas à la hauteur de ses attentes

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PHOTO D’ARCHIVES Phillip Danault n’est pas dans une position de force pour négocier un nouveau contrat.

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