Le Journal de Montreal

Mon coup de coeur : les Rays

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Pour tenter de déterminer quelle équipe va célébrer autour du trophée du Commissair­e après le dernier retrait de la Série mondiale, il est nécessaire de bien analyser les joueurs d’exception des deux équipes.

Commençons avec les Dodgers, une formation bien nantie avec les Clayton Kershaw (LN 2014), Mookie Betts (LA 2018) et Cody Bellinger (LN 2019), qui ont remporté le titre de joueur par excellence de leur ligue respective. Du côté des Rays, aucun joueur ne figure sur ce tableau de l’excellence dans la Ligue américaine. Mais je l’avoue, j’ai un penchant pour eux. Au cours des séries de championna­t, j’ai analysé les deux équipes rigoureuse­ment. Est-ce que l’expérience a joué un rôle déterminan­t pour remporter une série ? Les Rays ont prouvé le contraire en éliminant les Yankees et les Astros lors des matchs décisifs des séries. Oui, vous avez raison, il y a le fameux dicton qui évoque que l’atout principal du baseball pour filer vers la victoire est la qualité du personnel de lanceurs.

AU MONTICULE

Qui a la meilleure rotation de lanceurs partants ? À vous de juger.

Les Dodgers comptent entre autres sur l’un des meilleurs gauchers de l’histoire en Clayton Kershaw, toutefois pitoyable en séries d’après-saison.

Les Rays peuvent miser sur Charlie Morton, qui, en 2017, a éliminé dans un match ultime les Yankees et les Dodgers pour mener les Astros à la conquête de la Série mondiale. Cette semaine, il a récidivé contre ses anciens coéquipier­s de Houston. Quant aux releveurs, les Rays sont sans aucun doute dans une classe supérieure.

DES GÉRANTS AUDACIEUX

Au cours des séries, les gérants Dave Roberts (Dodgers) et Kevin Cash ( Rays) ne se sont pas juste fiés au fameux système analytique qu’ils utilisent pour les aider parfois dans leurs choix. Comprenez-moi bien, j’aime bien les analyses avancées, mais si on se fiait seulement aux ordinateur­s, Jose Altuve serait trop petit et Charlie Morton trop âgé pour jouer dans les majeures.

Les deux gérants ont mis de côté les analyses des dirigeants en cravate pour prendre des décisions. Dans leurs matchs décisifs, ils ont défié les statistiqu­es avancées en gardant leurs releveurs dans la rencontre pour plus d’une manche. Ils ont tout simplement ignoré leur releveur numéro un, qui ne connaissai­t alors pas de succès.

Aux étages supérieurs, les savants à cravate étaient sûrement mécontents. Si je me base sur mon expérience vécue avec les Expos, je peux affirmer qu’ils étaient même un peu frustrés et déçus.

UN VENT DE FRAÎCHEUR

Pour la première fois de l’histoire des séries, un joueur recrue qui n’est pas un lanceur a remporté le titre de joueur par excellence. L’heureux élu est le jeune voltigeur des Rays Randy Arozarena, qui a établi une nouvelle marque pour les coups de circuit par un joueur de première saison. L’avenir de celui que je surnomme « Arizona » est encouragea­nt pour les Rays, qui comptent dans leurs rangs pas moins de huit recrues.

Aucun artiste ne peut reproduire avec la même qualité et la même passion les oeuvres du sculpteur, peintre, architecte et poète Michel-Ange.

L’ARCHITECTE

Les architecte­s de la formation des Rays ont réussi à reproduire l’oeuvre des Expos. Avant de se joindre à la formation de Los Angeles après la saison 2014, le grand manitou des Dodgers, Andrew Friedman, était l’artisan principal des Rays, où il a bâti une organisati­on gagnante. Il a sans aucun doute analysé le travail des dirigeants des Expos, tel que celui de l’ancien DG Dave Dombrowski, qui a remporté la Série mondiale avec les Marlins de la Floride et les Red Sox de Boston. Lors de la Série mondiale, il pourrait porter à la blague une casquette style Sherlock Holmes avec le logo de chacune des équipes sur chaque palette.

Les Rays ont terminé la saison avec la meilleure fiche de la Ligue américaine. Au fil des ans, ils se sont maintenus dans le peloton de tête. Malgré leurs succès, ils sont incapables d’attirer les foules au Tropicana Field.

Dans cette Série mondiale, je le répète, mon coeur balance du côté des Rays. Une équipe qu’on pourrait chérir à Montréal un jour dans un concept de garde partagée. À mon tour dans cette Série mondiale, je pourrais me coiffer d’une casquette Sherlock Holmes avec les logos des Rays et… des Expos.

LA TRIPLE COURONNE

Dans chaque sport, la route vers les grands honneurs est difficile. Elle est parsemée d’obstacles. Les athlètes doivent s’imposer de nombreux sacrifices, surtout en 2020, en se cloîtrant dans des villes bulles.

Peut-on imaginer qu’une ville, avec ses équipes, puisse connaître l’ivresse d’une triple couronne. Le Lightning vient de procurer à Tampa Bay sa deuxième coupe Stanley. Les Rays sont en quête d’un premier titre d’excellence au baseball majeur. Et il y a le Super Bowl qui sera présenté dans cette ville de la Floride, où tous les espoirs sont permis, même pour Tom Brady et les Buccaneers.

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PHOTO AFP Le gérant des Rays, Kevin Cash, a joué d’audace dans la série de championna­t face aux Astros. Résultat, il a pu brandir le trophée William-Harridge, remis à l’équipe championne de la Ligue américaine.

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