Plus de possibles bénéfices que de risques
Après une période creuse entre les deux vagues, la recherche pour diminuer les effets graves de la COVID-19 grâce au plasma convalescent se poursuit, encouragée par les résultats préliminaires d’études américaines.
« Les transfusions de plasma convalescent, c’est quelque chose qui est disponible depuis longtemps. Il y a 100 ans, c’était utilisé pendant la pandémie de la grippe espagnole [...]. Donc, on a déjà un recul pour dire que c’est sécuritaire de faire des transfusions de plasma », explique le Dr Philippe Bégin, immunoallergologue au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal.
Ce traitement consiste à prélever le plasma sanguin d’un patient guéri de la COVID-19 – dans lequel se trouvent des anticorps au virus – pour le transfuser dans le corps d’un malade, dans l’espoir de limiter les symptômes.
TRÈS ENCOURAGEANT
Si les États-Unis ont déjà autorisé ce traitement malgré des études incomplètes, les résultats préliminaires sont très encourageants, dit le médecin.
« Ils ont cumulé au-dessus de 40 000 patients qui ont reçu le traitement, et les résultats montraient que c’était sécuritaire. [Le plasma] ne vient pas avec des risques, contrairement à d’autres médicaments dont on ne connaît pas les effets », précise-t-il.
Comme l’étude n’était pas randomisée, c’est-à-dire basée sur un échantillonnage aléatoire pour éviter les biais, le traitement n’a pas été encore approuvé ici.
Pilotée par le Dr Bégin, l’étude pancanadienne recrute des patients au Québec, au Canada, mais aussi aux États-Unis et au Brésil afin d’obtenir des résultats plus rapidement.
DES PATIENTS ESSOUFFLÉS
Au total, il faut que 1200 malades aux prises avec des problèmes respiratoires prennent part à la recherche pour en tirer des conclusions scientifiquement valables.
Les volontaires ont deux chances sur trois de recevoir deux doses – 500 ml au total – de plasma convalescent.
« Il faudrait que les gens parlent de [l’étude] avec leurs parents et leurs grands-parents qui sont plus à risque, pour que ce soit une option quand on leur propose [...]. Si on attend, on perd peut-être la fenêtre d’opportunité la plus efficace », avance le Dr Bégin.