Le Journal de Montreal

Le récidivist­e des menaces a comparu de son lit d’hôpital

Guilbault se dit inquiète de la haine sur les réseaux sociaux

- KATHLEEN FRENETTE

QUÉBEC | L’homme accusé d’avoir menacé de mort la vice-première ministre du Québec est le même qui avait menacé les humoristes Mike Ward et Guy Nantel sur les réseaux sociaux, de même que l’homme d’affaires François Lambert.

C’est par voie téléphoniq­ue alors qu’il se trouvait à l’hôpital de l’Enfant-Jésus que Jean Darveau, 51 ans, a été mis en contact avec le palais de justice de Québec.

Lors de son arrestatio­n, comme le suspect refusait d’obtempérer, les policiers ont utilisé un pistolet à impulsion électrique pour le maîtriser. En le relevant, ils ont constaté qu’il avait « un couteau de planté dans l’abdomen », a indiqué le Bureau des enquêtes indépendan­tes.

D’entrée de jeu, l’une des procureure­s qui représente­nt le Bureau de la grande criminalit­é et des affaires spéciales, Me Geneviève Côté, a demandé à la juge Annie Trudel que Darveau subisse une évaluation sur son aptitude à comparaîtr­e. Il sera ramené devant le tribunal le 27 octobre prochain.

D’ici là, son avocat, Me Nicolas Déry, a demandé qu’une ordonnance de non-publicatio­n soit émise par le tribunal pour limiter la retransmis­sion du discours que Darveau a tenu à la présidente du tribunal. Une ordonnance qui pourrait être levée si jamais l’homme était apte à comparaîtr­e.

En tout, Darveau fait face à deux accusation­s, soit d’avoir menacé de mort Geneviève Guilbault le 13 octobre, mais aussi d’avoir « sciemment proféré une menace de causer la mort à l’ensemble des policiers de la province » quelques jours plus tôt.

TOLÉRANCE ZÉRO

Invitée à commenter l’arrestatio­n du quinquagén­aire, Mme Guilbault a laissé savoir qu’elle avait toujours été « inquiète » de voir qu’il y avait beaucoup de haine déchargée sur les réseaux sociaux.

« Présenteme­nt, on a tous le même ennemi, la COVID, et on se démène pour essayer de protéger la santé des Québécois. S’il y a des gens qui ne sont pas d’accord, ils ont le droit… mais les menaces et les propos haineux, que ce soit envers des élus ou envers d’autres personnes, ça n’a pas sa place », a-t-elle dit.

De son côté, le premier ministre François Legault, lui-même victime au cours des dernières semaines, a souligné que ces menaces étaient « inacceptab­les ». « Il faut être très très clair : on ne tolérera pas ça. »

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