Trudeau et sa gestion de la pandémie
Cette semaine, la classe politique fédérale a perdu contact avec la réalité.
Entre une motion conservatrice tendancieuse pour enquêter sur la corruption libérale et une menace ridicule du gouvernement Trudeau de forcer une élection, les intérêts des électeurs ont pris le bord au profit de l’hyperbole partisane.
C’est un euphémisme de dire qu’on était à 10 000 lieues des angoisses des restaurateurs, de l’isolement des adolescents, de l’épuisement des infirmières, de la course au vaccin et des craintes pour les personnes âgées et notre système de santé bancal.
ILYADE L’ESPOIR…
Il semblerait que conservateurs et libéraux ont finalement compris que le vaudeville parlementaire a ses limites.
Le bras de fer de la prochaine semaine portera sur un enjeu autrement plus important.
Cette fois-ci, le Parti conservateur propose une enquête spéciale du comité de la santé sur la réponse fédérale à la première vague de la pandémie.
Car les milliards dépensés par le gouvernement Trudeau ne devraient pas occulter le manque de préparation du Canada face au mal qui a paralysé notre société et fauché quelque 10 000 vies.
Pourquoi l’Agence de santé publique a-t-elle démantelé son groupe d’alerte international ? Pourquoi avoir tant tardé à fermer les frontières ? Pourquoi le Canada semble-t-il en retard sur d’autres pays occidentaux dans l’achat d’un éventuel vaccin ? Qu’en est-il des tests de dépistage rapide ?
PLUS ÇA CHANGE…
Mais voyez-vous, la ministre de la Santé a eu l’audace de dire que ce n’est pas le temps de se lancer dans un tel exercice, qu’il risquerait d’être une source de distraction alors qu’il faut s’attaquer à la deuxième vague.
Trop de documents à rendre publics et à traduire, semble-t-il !
Heureusement, la Commissaire à l’information l’a vertement critiquée, lui rappelant que la pandémie n’est pas une excuse au manque de transparence.
Les citoyens sont exaspérés, fatigués, moins enclins à suivre strictement les consignes de la Santé publique.
Les libéraux devraient enfin reconnaître que leurs prêches et leurs plaidoyers ne suffisent plus.
Les Canadiens méritent de comprendre pourquoi et comment le gouvernement prend ses décisions.
Ce sont là des arbitrages qui ont un impact direct sur nos vies.
Difficile cette fois-ci pour le gouvernement Trudeau de se draper dans l’indignation d’une chasse aux sorcières.
Il nous épargnera donc le mélodrame d’un vote de confiance sur le sujet lundi.
Vivement que les Canadiens aient enfin des réponses à des questions élémentaires. Encore faut-il que tout un chacun résiste à la tentation partisane.