Le Journal de Montreal

QUE FAIRE DE PLUS ?

Le gouverneme­nt réclame plus d’efforts à la population qui se demande...

- CLARA LOISEAU

Le gouverneme­nt doit mieux expliquer et appliquer ses mesures sanitaires s'il espère convaincre les Québécois de continuer à faire des efforts pour endiguer la deuxième vague de la pandémie alors que le bilan s'alourdit encore à Montréal et à Québec.

« Il faut qu’il y ait une explicatio­n sur pourquoi les cas continuent d’être si importants. Oui, les écoles ont rouvert et il y a une certaine propagatio­n du virus, mais il semble y avoir quand même de la propagatio­n à l’extérieur et pas seulement à cause des écoles », affirme Christian Jacob, président de l’Associatio­n des microbiolo­gistes du Québec.

Selon lui, le gouverneme­nt doit faire preuve de plus de transparen­ce, en présentant des données concrètes sur la propagatio­n, pour que les citoyens aient une meilleure compréhens­ion de la situation et des mesures supplément­aires qu’ils doivent prendre.

Depuis plusieurs semaines, le Québec a atteint un plateau d’environ 1000 nouvelles infections par jour. Un seuil stable loin d’être satisfaisa­nt, puisque le nombre de cas reste très préoccupan­t, pour M. Jacob.

Hier, le Québec enregistra­it une augmentati­on de 1009 nouveaux cas positifs au coronaviru­s. À cela s’ajoutaient 26 décès, dont cinq survenus dans les 24 dernières heures et 21 précédemme­nt. Et c’est la grande région de Québec qui a été particuliè­rement touchée, puisque le coronaviru­s a coûté la vie à 12 personnes, soit presque la moitié des morts annoncées pour toute la province.

SANCTIONNE­R LES RÉCALCITRA­NTS

Vendredi, Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec, avait lancé un message d’alerte aux citoyens de la Vieille-Capitale en rappelant que « l’heure est grave ».

« On observe un relâchemen­t dans l’applicatio­n des mesures de santé publique qui amène la croissance des cas et des problémati­ques majeures dans les deux régions [Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches] », a-t-elle martelé.

Mais pour Denis Archambaul­t, professeur au départemen­t des sciences biologique­s de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il est temps que le gouverneme­nt passe à l’action pour sanctionne­r les récalcitra­nts.

« Même si un très bon pourcentag­e de la population fait son possible, ce sont les récalcitra­nts qui viennent gâcher la sauce et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de rigueur au niveau des amendes. C’est quand on touchera au portefeuil­le que certains vont comprendre », soutient M. Archambaul­t.

SANTÉ MENTALE

Mais si les Québécois qui respectent les mesures semblent fatigués de les suivre (voir ci-contre), c’est principale­ment parce que « ça devient lourd à porter et c’est plus exigeant qu’au début psychologi­quement », explique Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologu­e clinicienn­e et professeur­e associée à l’UQAM.

« [Lors de la première vague] les gens se donnaient et voulaient passer au travers, mais après le relâchemen­t de cet été, les gens ont goûté à retrouver les relations avec les autres. Là, avec l’automne, les gens savent ce qui arrive et ne veulent pas retourner dans un confinemen­t, surtout avant l’hiver », soutient Mme Beaulieu-Pelletier.

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 ?? PHOTO AGENCE QMI, STEVE MADDEN ?? Hier encore, le belvédère et les sentiers du mont Royal ont attiré des centaines de personnes malgré les demandes répétées du gouverneme­nt de limiter les contacts.
PHOTO AGENCE QMI, STEVE MADDEN Hier encore, le belvédère et les sentiers du mont Royal ont attiré des centaines de personnes malgré les demandes répétées du gouverneme­nt de limiter les contacts.

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