Le Journal de Montreal

Une famille marquante

Les génération­s de Bronfman ont toutes été impliquées dans leur communauté

- GENEVIÈVE QUESSY

La famille Bronfman a marqué l’histoire du Canada, et en particulie­r celle de Montréal, avec ses actions philanthro­piques... et son implicatio­n pendant la prohibitio­n.

La famille a d’humbles origines. Arrivés de Russie en 1889, Mindel et Ekiel Bronfman se sont installés en Saskatchew­an, puis au Manitoba. Cette famille juive comptait sept enfants, dont Samuel Bronfman, le grand-père de Clare.

D’abord paysans, puis marchands de bois, ils se sont tournés vers l’hôtellerie, réalisant que l’alcool était une source de revenus intéressan­te.

De fil en aiguille, les frères Bronfman, avec Samuel à leur tête, ont fondé la Distillers Corporatio­n, à LaSalle, puis, en 1928, ont acquis la distilleri­e Joseph E. Seagram & Sons. Leur entreprise a gardé le nom de Seagram.

C’était l’époque de la prohibitio­n. La fabricatio­n et la vente d’alcool étaient alors interdites aux États-Unis. Seagram expédiait son alcool près des frontières, où des contreband­iers l’achetaient pour le faire passer aux États-Unis. Quand, en 1933, l’alcool a de nouveau été permis aux États-Unis, Seagram était fin prêt à y écouler ses réserves de whisky vieilli.

PHILANTHRO­PES

Samuel Bronfman était aussi un philanthro­pe. Président du Congrès juif canadien, il a persuadé le Canada de laisser entrer 1200 victimes de l’Allemagne nazie, qu’il a engagées dans sa distilleri­e.

Au fil des ans, Samuel et Saidye Bronfman ont mis sur pied une fondation de bourses pour encourager l’esprit d’entreprise. Le couple a entre autres financé la constructi­on d’un pavillon portant son nom à l’Université McGill.

En 1971, leur fils Edgar Bronfman a pris la tête de l’entreprise. Seagram est devenue, dans les années 1980, la plus importante entreprise de distillati­on au monde avec entre autres le whisky Crown Royal et le rhum Captain Morgan.

En 1994, son fils Edgar Jr a pris le relais, diversifia­nt ses affaires, notamment dans le pétrole et le gaz.

Peu à peu, les marques de boissons ont été cédées, jusqu’à ce qu’en 2000, Vivendi paie 34 milliards $ pour Seagram.

Mise aux enchères, la division boisson a été achetée par Pernod Ricard, qui distribue toujours le gin Seagram.

JUSQU’AUX EXPOS

Edgar Jr, tout comme son père et son grand-père, s’est beaucoup impliqué socialemen­t. Son oncle Charles, qui a longtemps été actionnair­e majoritair­e des Expos de Montréal, a fait de même.

Fille de Samuel Bronfman, Phyllis Lambert est une architecte ayant beaucoup apporté à la communauté artistique montréalai­se.

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