Le Journal de Montreal

Mission compromise pour la NASA ?

Une récolte importante des petits cailloux collectée par la sonde Osiris-Rex est en train de s’échapper de l’engin

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La sonde doit rapporter les poussières et petits cailloux sur Terre en 2023, ce qui serait, de loin, le plus grand échantillo­n extraterre­stre depuis les missions Apollo sur la Lune. À condition qu’elle arrive à les stocker hermétique­ment pour le voyage du retour.

« Une fraction substantie­lle de la masse récoltée est en train de s’échapper », a annoncé Dante Lauretta, chef de la mission, lors d’une conférence téléphoniq­ue au ton moins euphorique que sa présentati­on, mercredi, quand l’équipe se félicitait d’une opération s’étant déroulée « aussi bien qu’on l’espérait ».

Entre-temps, la sonde s’est prise en photo sous tous les angles, et ses maîtres terrestres ont découvert avec stupeur un inquiétant nuage de particules flottant autour du bras de trois mètres de longueur.

La bonne nouvelle est que la sonde aurait récupéré de l’ordre de 400 grammes de fragments, soit bien plus que les 60 grammes minimum désirés, et en tout cas plusieurs centaines de grammes, selon

SUSPENSE JUSQU’EN 2023

L’urgence est désormais de réduire au minimum les activités de l’appareil, pour limiter les fuites, et de préparer au plus vite le stockage des échantillo­ns dans la capsule qui se situe au centre de la sonde.

Cela implique un mouvement du bras, et doit être préparé minutieuse­ment par les ingénieurs. Elle aura peut-être lieu mardi.

Les fragments se trouvent en ce moment dans le compartime­nt circulaire au bout du bras. Mardi, le bras s’est collé quelques secondes sur le sol de Bennu et a soufflé en même temps du gaz comprimé, faisant se soulever des particules qui ont été capturées à l’intérieur du bras, comme sous une cloche. Mais le bras s’est en réalité enfoncé de 48 cm en profondeur, à la surprise de la NASA.

Le mécanisme de fermeture du compartime­nt est bloqué par des pierres.

Osiris-Rex risque-t-elle de perdre son trésor ? Le volume de la fuite n’est pas encore bien connu, mais les scientifiq­ues semblaient relativeme­nt confiants, et ont dit qu’il ne serait pas nécessaire de recommence­r une opération d’échantillo­nnage.

« Nous pensons que nous sommes en train de perdre une petite fraction des matériaux, mais c’est plus que ce que je voudrais, je suis assez inquiet depuis que j’ai vu les images », a dit Dante Lauretta. « Le plus prudent est de faire le stockage le plus prudemment possible afin de minimiser toute perte future ».

La sonde, lancée il y a plus de quatre ans, doit reprendre le chemin de la Terre en mars, et atterrir dans l’Utah en septembre 2023.

« Nous allons devoir attendre jusqu’au retour à la maison pour savoir précisémen­t combien nous en avons, et ça, comme vous l’imaginez, c’est difficile », a ajouté le scientifiq­ue. le scientifiq­ue. Mais 5 à 10 grammes ont déjà été observés autour du bras ; en raison de la microgravi­té, les fragments se comportent comme des fluides.

« Ma grande inquiétude est que des particules s’échappent, nous sommes les victimes de notre succès », a dit Dante Lauretta. Par conséquent, l’opération de mesure de la masse par une rotation de l’appareil, initialeme­nt prévue hier, a été annulée, car cela risquerait de faire sortir encore plus de fragments. WASHINGTON | (AFP) La NASA a annoncé que sa sonde Osiris-Rex avait réussi à collecter une très grande quantité de particules de l’astéroïde Bennu en début de semaine, mais qu’il y en avait tellement que le compartime­nt de collecte n’arrivait pas à se refermer, mettant en danger la mission.

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PHOTO AFP La sonde Osiris-Rex de la NASA photograph­iée lors de sa descente pour collecter des particules de l’astéroïde Bennu, mardi dernier.

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