Kean contre Tyson Fury ?
Le camp du Québécois serait en négociations avec celui du champion du monde
Le champion du monde WBC des lourds Tyson Fury est à la recherche d’un adversaire pour un combat de remise en forme qui est prévu pour le 5 décembre en Angleterre. Hier en fin de journée, le nom du Québécois Simon Kean a émergé parmi les candidats sérieux à la grande surprise des amateurs.
À première vue, ça peut paraître loufoque. Un nom sorti du champ gauche comme on dit. Toutefois, selon nos informations, les discussions sont bel et bien en cours entre les clans de Kean (19-1, 18 K.-O.) et de Fury (30-0-1, 21 K.-O.).
« Aucun commentaire », a indiqué le promoteur Camille Estephan lorsque
Le Journal de Montréal l’a contacté au sujet de cette nouvelle. Même chose du côté de la firme MTK Global qui gère la carrière du « Gipsy King » et d’une cinquantaine de boxeurs internationaux.
Du côté de Top Rank, le promoteur de Fury, on n’a pas infirmé les discussions, mais on ne les a pas confirmées non plus.
Est-ce que ça veut dire qu’on assiste à un écran de fumée de la part de toutes les parties impliquées dans ce dossier ? Ce n’est pas impossible, mais trop d’indices pointent dans la même direction.
Au cours de la dernière semaine, le patron de Top Rank Bob Arum a fait une sortie publique à ce sujet. Tout d’abord, il a écarté Oscar Rivas, le poids lourd de GYM, des discussions en mentionnant qu’il était trop petit pour ce défi.
C’est alors qu’il a sorti les noms de deux autres de ses protégés : Carlos Takam (395-1, 28 K.-O.) et Agit Kabayel (20-0, 13 K.-O.). Il a mentionné qu’ils étaient les deux candidats pour cet affrontement qui aura lieu à Londres. C’était très normal qu’il parle ainsi. Arum doit mousser ses poulains avant ceux des autres promoteurs.
DES LIENS D’AFFAIRES
Comment le curriculum vitae de Kean est-il arrivé à la table des négociations ? C’est assez simple. Il faut regarder l’historique des liens d’affaires entre Eye of the Tiger Management et MTK Global.
En 2017, Estephan avait convaincu les dirigeants de MTK Global, qui géraient la carrière de B.J. Saunders, de venir disputer un combat de championnat du monde contre David Lemieux à la Place Bell. Un tour de force difficile à accomplir.
Les deux groupes ont développé des affinités avec l’organisation de cet événement. Voyons voir s’ils seront en mesure de conclure une entente pour le duel FuryKean. Il ne faut pas oublier que c’est le champion qui a les deux mains sur le volant dans ces négociations.
UN COMBAT FACILE ?
Au départ, Fury voulait compléter sa trilogie contre Deontay Wilder. Toutefois, les négociations ont achoppé dans les dernières semaines. On peut penser que le montant des bourses ne plaisait pas à l’Américain.
Le clan du champion WBC des lourds a alors planché sur un plan B. Il voulait un adversaire qui ne causerait pas trop d’ennuis à leur poulain qui souhaite en découdre avec le champion unifié Anthony Joshua en 2021.
En résumé, ils veulent un combat facile avant de passer aux choses sérieuses. Un duel avant tout pour se garder en forme.
Takam est gaucher et possède un style compliqué. Il ne remplit pas les critères demandés. Kabayel, un Allemand de 28 ans, pourrait être une option.
Et Kean ? Sa candidature n’est pas si farfelue. Il possède un gabarit similaire (6 pieds 5 pouces) à celui de Joshua (6 pieds 6 pouces). Même si l’entraîneur de Fury, Sugar Hill, ne sous-estimerait pas le Québécois, le style de Kean ne lui causerait pas des maux de tête.
Si le duel se concrétise, plusieurs observateurs penseront que Fury participera à une séance d’entraînement contre Kean. Sur papier, c’est un duel inégal et illogique. Toutefois, ce ne serait pas la première fois dans l’histoire des lourds qu’on assiste à pareil scénario.