Les professions de la mort
Tabous, les métiers entourant la mort sont souvent méconnus. Pourtant, la mort fait partie de la vie, peut-être plus encore aujourd’hui, avec l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes. Avec la pandémie de COVID-19 qui nous menace, la mort est entrée dans nos vies de façon inhabituellement brutale. Saphie Francoeur-Cyr est thanatopractrice ambulante à temps plein et considère comme un privilège de pouvoir s’occuper des défunts. Elle est toujours disponible pour les familles endeuillées, parfois au détriment de sa propre vie familiale, et son rôle s’étend au soutien des familles dans toutes les démarches entourant le décès d’un proche. Elle a choisi ce métier, car elle n’a pas reconnu sa mère dans son cercueil et s’est promise alors que, si elle devenait thanatologue, elle ferait tout pour que les familles conservent un bon souvenir de leurs proches. Elle reconnaît la valeur de l’empathie et son extrême nécessité pendant un deuil.
« Mon métier est pour moi le plus beau métier au monde : redonner une dignité à la personne une dernière fois et faire notre possible pour que tout soit parfait. Ce sont des défis de tous les jours, car chaque personne est unique et plusieurs facteurs circonstanciels doivent être gérés pour une thanatopraxie : par exemple, les causes du décès, une perte de poids importante, un oedème, un accident... »
Saphie Francoeur-Cyr ajoute : « Bien que ce métier m’apporte beaucoup, il est vrai que nous sommes entourés d’émotions fortes et négatives comme la tristesse, les pleurs et que comme nous sommes humains, il nous arrive de pleurer avec les familles. »
Le point en temps de pandémie
Un défunt décédé de la COVID-19 ne peut bénéficier d’une thanatopraxie. Les personnes atteintes meurent toutes seules. La famille ne peut être présente à l’hôpital, ni exposer l’être cher. La peine est d’autant plus grande... Saphie Francoeur-Cyr répond présente pour accompagner les familles qui peuvent compter sur elle.