Biden et Trump en tournée dans le Midwest américain
Cette région industrielle et rurale détient en partie les clés de la présidentielle
SAINT PAUL | (AFP) Donald Trump et Joe Biden ont quadrillé hier le Midwest, une région-clé pour la présidentielle de mardi, qui avait donné de bons résultats-surprises au milliardaire républicain en 2016, le propulsant vers la victoire.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir Donald Trump pendant quatre ans de plus », a lancé le candidat démocrate à la Maison-Blanche, sous les klaxons approbateurs de ses partisans lors d’un rassemblement « drive-in » dans le Minnesota.
Ces curieux rassemblements en voiture sont devenus l’emblème de la campagne de Joe Biden, qui respecte scrupuleusement les gestes barrières et mesures de précaution face à la pandémie de COVID-19.
STYLE AUX ANTIPODES
Un style aux antipodes de son rival républicain, qui a une nouvelle fois hier multiplié les discours devant des centaines de partisans rassemblés, souvent sans masques, en plein air.
Après des semaines de campagne en sourdine, l’ancien vice-président de Barack Obama a donné un net coup d’accélérateur à son programme avec des visites dans trois États en une journée : Iowa, Minnesota et Wisconsin.
Bien plus actif que le démocrate, Donald Trump n’était pas en reste avec, aussi, trois États du Midwest : le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin.
Cette région industrielle et rurale détient en partie les clés du scrutin. Car si Joe Biden, 77 ans, mène dans la moyenne des sondages nationaux, la présidentielle se joue dans une poignée d’États où l’écart est bien plus serré avec Donald Trump, 74 ans.
NE PAS FAIRE LA MÊME ERREUR
Le démocrate semble ainsi soucieux de ne pas refaire la même erreur qu’Hillary Clinton en 2016, accusée d’avoir ignoré des États votant démocrate depuis des décennies, comme le Wisconsin, où elle n’avait pas fait campagne.
Son adversaire républicain l’avait finalement emporté de 0,7 point de pourcentage dans cet État. Et de 0,2 point dans le Michigan. Chaque voix comptera donc le 3 novembre.
Devant ses partisans, Donald Trump a de nouveau minimisé la gravité de la COVID-19, dont il s’est lui-même remis.
« Si vous l’attrapez, vous irez mieux, et ensuite vous serez immunisés », a-t-il lancé à la foule dans le Michigan.
« Nous voulons juste un retour à la normale », a-t-il ajouté, alors que la crise sanitaire a frappé de plein fouet l’économie, l’un de ses points forts auprès des électeurs.
VOTES PAR ANTICIPATION
Après des semaines de confinement dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, au printemps, Joe Biden avait repris les grands voyages de campagne fin août, mais à un rythme bien moins soutenu que le président républicain.
« Faites sonner vos klaxons », a-t-il lancé à ses partisans, assis sur leurs capots ou debout, à distance, à Saint Paul, dans le Minnesota. Des partisans de Donald Trump étaient rassemblés de l’autre côté des grilles.
Le vice-président Mike Pence était dans l’Arizona, tandis que la colistière de Joe Biden, la sénatrice Kamala Harris, faisait campagne au Texas.
Avec neuf millions de bulletins déjà déposés, le nombre de votes anticipés au Texas a dépassé le nombre total de voix de 2016.
Comme Donald Trump et Joe Biden, plus de 86 millions d’Américains ont voté de façon anticipée, sur les plus de 230 millions d’électeurs américains.