Le Journal de Montreal

Coupable d’avoir tué sa femme par erreur

L’homme des Laurentide­s échappe à la prison à vie

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un homme des Laurentide­s qui a abattu sa conjointe en lui tirant dans la tête lors d’une soirée bien arrosée il y a cinq ans, à la veille de Noël, vient finalement d’être reconnu coupable d’homicide involontai­re.

Depuis son arrestatio­n pour meurtre, Pascal Varennes a toujours martelé qu’il n’a jamais voulu tuer sa conjointe.

Tant lors de son interrogat­oire, effectué le jour de Noël 2015, que lors de son procès qui s’est tenu cet automne au palais de justice de Mont-Laurier, l’homme de 41 ans n’a cessé de jurer qu’il ne voulait que faire peur à Chantal Bozec en tirant dans le mur derrière elle.

La femme de 51 ans a pourtant été atteinte de deux balles à la tête, qui ont causé sa mort sur le coup, dans la résidence que le couple partageait à Nominingue.

Varennes était toujours en état d’ébriété avancée lorsqu’il a finalement appelé le 911, quelques heures après le drame.

Il avait passé la soirée et la nuit précédente­s à boire de l’alcool et à consommer de la cocaïne avec sa conjointe et des amis.

Au petit matin, une chicane a éclaté et Varennes voulait que cela cesse et que Mme Bozec aille se coucher ou qu’elle quitte le domicile.

PISTOLET SOUS LE LIT

Il est allé chercher sous son matelas un vieux pistolet, trouvé dans un chalet qu’il avait acheté par le passé, et s’est placé dans l’embrasure de la porte du salon, où se trouvait sa conjointe.

Varennes a toujours soutenu n’avoir fait feu qu’une fois, mais deux coups sont partis. Il s’attendait à une forte réaction de Mme Bozec, mais ce fut le silence complet.

En pénétrant dans la pièce, il s’est rendu compte qu’il venait de commettre l’irréparabl­e.

Au terme de plusieurs jours d’audience, la juge de la Cour supérieure Catherine Mandeville a cru la version de l’accusé.

La magistrate l’a ainsi déclaré coupable de l’infraction moins grave d’homicide involontai­re, ce qui lui permet d’éviter l’emprisonne­ment à vie.

Varennes a été condamné à neuf ans et deux mois de détention, dont il lui reste moins de deux ans à purger.

Il devra ensuite se soumettre à une série de conditions pendant trois ans.

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