L’imprévisible impact du vote par correspondance
WASHINGTON | (AFP) Les élections américaines étaient plus simples lorsqu’une vaste majorité de citoyens se déplaçaient dans un bureau de vote pour y enregistrer leur choix. Cette année, à cause de la pandémie, le vote par correspondance explose, posant des problèmes tant humains que techniques et légaux.
Si la course entre Joe Biden et Donald Trump est serrée le jour du scrutin présidentiel, mardi, beaucoup s’attendent à ce que la bataille se rende en Cour suprême.
Les estimations montrent que plus de démocrates que de républicains sont susceptibles de voter par correspondance, et le camp du président a lancé plusieurs actions en justice afin de limiter cette possibilité.
Plus de 300 procédures concernant les changements liés à la COVID-19 pour l’élection sont en cours dans 44 États, selon l’Université Stanford et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Lors des récentes élections, environ 1 % des bulletins postés ont été refusés, une proportion qui pourrait être plus élevée cette fois. Cela signifierait des centaines de milliers de bulletins à la validité contestée.
La victoire à la présidentielle de 2000 s’était jouée avec une différence de seulement 537 bulletins en Floride. En 2016, environ 139 millions d’Américains ont voté, dont 33 millions par correspondance.
Cette année, les analystes estiment que la participation pourrait être plus élevée avec quelque 150 millions d’électeurs, dont jusqu’à la moitié par correspondance.
QUELLES SONT LES RÈGLES ?
Les règles varient selon les États. Une poignée d’entre eux ont automatiquement envoyé des bulletins de vote par correspondance à tous les électeurs, mais dans la plupart, il faut les demander.
Avant, cette possibilité était notamment réservée à des cas particuliers, par exemple lorsqu’il était impossible pour une personne de se déplacer le jour du scrutin. Mais cette année, la plupart des États ont ouvert cette opportunité à tous en raison de la pandémie.
Les votes effectués en personne sont comptés automatiquement, et souvent annoncés dans les quelques heures (voire minutes) suivant la fermeture des bureaux.
Au contraire, les bulletins par correspondance impliquent un laborieux travail de dépouillement et de vérifications.
Certains États ne compteront que les bulletins reçus jusqu’au jour de l’élection, tandis que d’autres les accepteront jusqu’à 10 jours après la date du scrutin, s’ils ont été envoyés avant ou le 3 novembre.
LA POSTE À LA HAUTEUR ?
L’un des obstacles possibles au bon déroulement du vote est la capacité de la poste américaine à gérer rapidement l’afflux de courrier.
Des réformes censées redresser la trajectoire financière du service public ont eu pour effet de ralentir la distribution, selon certains, et les républicains sont accusés d’avoir voulu porter atteinte à ces suffrages par ce biais.