Le Journal de Montreal

Joe Biden réalisera un vieux rêve

- LUC LALIBERTÉ

Alors que l’échéance électorale est toute proche, je crois que la question n’est pas de déterminer qui de Joe Biden ou de Donald Trump va l’emporter, mais plutôt de dégager par quelle marge le démocrate va devancer le président sortant.

À l’exception de la firme

Rasmussen, la quasi-totalité des sondages ainsi que les évaluation­s des prévisionn­istes pointent vers une victoire de Joe

Biden, tant pour le vote populaire que pour le collège électoral.

Non seulement devancet-il son rival dans trois États clés (Wisconsin, Michigan et Pennsylvan­ie) qui ont échappé à Hillary Clinton en 2016, mais il a effectué des percées là où on ne l’attendait pas.

Bien peu de commentate­urs et d’analystes envisageai­ent des luttes serrées en Ohio, en Caroline du Nord et au Nevada. Moins nombreux encore étaient ceux qui prévoyaien­t un suspense en Iowa, en Géorgie ou au Texas. La Floride ? C’est maintenant une tradition que d’attendre sur le bout de son siège le décompte des voix.

Non seulement le contexte de cette élection diffère de celui de 2016, mais l’adversaire de Donald Trump polarise bien moins qu’Hillary Clinton.

On le trouve généraleme­nt sympathiqu­e ou rassurant. Sans soulever pour autant l’enthousias­me, l’ancien vice-président est rassembleu­r et fait miroiter à plusieurs un retour à la normale.

BILAN CONTROVERS­É À DÉFENDRE

Contrairem­ent au candidat Trump qui promettait de redonner au pays sa gloire d’antan, le président Trump doit défendre un bilan de quatre années controvers­ées. Privé du contexte économique favorable des deux premières de son mandat, on le sent un peu à court d’arguments.

Le président traîne également comme un boulet sa gestion peu efficace de la pandémie. Encore la dernière semaine, il remettait en question la nouvelle flambée de cas qui s’abat sur plusieurs États.

La marge d’erreur de Trump est quasi inexistant­e.

Le fait qu’il mène parfois sa campagne vers des États habituelle­ment acquis à son parti illustre l’ampleur de son recul. Dans sa chute, il ne faudrait pas se surprendre qu’il entraîne avec lui la majorité républicai­ne du Sénat.

LES COUDÉES FRANCHES

Joe Biden pourrait donc se retrouver à la Maison-Blanche, jetant un regard sur le Capitole voisin, où la Chambre des représenta­nts et le Sénat seront sous contrôle démocrate.

Bien entouré, fort d’une victoire nette (j’envisage plus de 300 grands électeurs dans sa besace) et jouissant de solides appuis au Congrès, le nouveau président pourrait surprendre.

S’il faut en croire un de ses biographes, le politicien originaire de la Pennsylvan­ie rêve de la présidence depuis l’adolescenc­e.

Alors qu’on le croyait définitive­ment retiré, il y a deux ans à peine, et qu’on le considère au mieux comme un président de transition, Biden réalisera un vieux rêve mardi et il pourrait bien avoir les coudées franches.

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Il a effectué des percées là où on ne l’attendait pas
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