PORTRAITS DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DJIHADISTE À NICE
NICE | (AFP) Un sacristain dévoué pour sa paroisse, une mère célibataire brésilienne « symbole de joie de vivre », une sexagénaire mère d’enfants adultes : voici le portrait dressé par les proches des victimes tuées jeudi à Nice.
VINCENT LOQUÈS
Sacristain présent dans l’église lors de l’attaque, Vincent Loquès aurait eu 55 ans hier. C’était le jour de son anniversaire, le 30 octobre, selon Franklin Parmentier, le curé de la paroisse.
« Il prenait soin de cette église pour qu’elle soit belle, qu’elle soit propre », raconte-t-il. Tous les jours, le sacristain ouvrait les portes de l’édifice aux fidèles et aux passants.
« C’était un brave garçon, plein de dynamisme », raconte un ancien curé de la paroisse, Jean-Louis Gordian.
Le sacristain de Notre-Dame était remarié. Il avait deux grandes filles avec sa première épouse, l’une infirmière et l’autre puéricultrice.
Selon le père Gil Florini, curé doyen de Nice, M. Loquès était sacristain depuis une vingtaine d’années, d’abord à l’église Jeanne-d’Arc puis, depuis
10 ans environ, à Notre-Dame :
« C’était quelqu’un de gentil, ouvert, un garçon ordinaire dans le bon sens du terme ».
SIMONE BARRETO SILVA
Les autorités brésiliennes ont confirmé le décès lors de l’attaque de l’une de leurs ressortissantes, dénommée Simone Barreto Silva, selon des proches que l’AFP a rencontrés à Nice. Elle est morte quelques minutes après s’être réfugiée blessée dans un restaurant à proximité de la basilique. Âgée de 44 ans, elle vivait en célibataire à Nice avec ses trois enfants dont deux en bas âge selon ses voisins, dans le quartier populaire de Gambetta. « Simone était une femme extraordinaire, toujours souriante, elle parlait bien à tout le monde, elle venait souvent manger chez nous avec sa famille et sa soeur, ce sont des gens bien », raconte Angela Tavarès qui tient un bar-restaurant cap-verdien au rez-de-chaussée de l’im
meuble où vivait la victime.
Ancienne danseuse de samba, Simone Barreto Silva, s’arrêtait souvent prendre un café dans l’établissement de Mme Tavarès avant d’aller chercher ses enfants à l’école.
« Elle a réussi son diplôme il y a deux ans et voulait monter son restaurant », précise-t-elle, se souvenant d’une femme « solaire »,
« toujours en train de prendre les gens dans ses bras ».
« Elle aimait tout le monde et elle était aussi très croyante. Si on avait envie de toucher un symbole, celui de la joie de vivre, on ne pouvait pas mieux trouver », raconte la restauratrice, en pleurs.
NADINE DEVILLERS
La troisième victime est une femme de 60 ans, Nadine Devillers, a indiqué une source proche du dossier confirmant une information du quotidien Nice-Matin. Mariée et mère d’enfants aujourd’hui adultes, elle fréquentait régulièrement l’église, selon une source proche du dossier.
Le procureur du parquet antiterroriste Jean-François Ricard a indiqué que son corps avait été trouvé à l’entrée de la basilique : « Elle présentait un égorgement très profond de l’ordre d’une décapitation ».