Le Journal de Montreal

Ivanhoé Cambridge a abandonné l’idée

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Même si les résultats du projet pilote ont été positifs en 2019, Ivanhoé Cambridge a choisi de ne pas aller de l’avant avec son système d’analyse faciale par caméra dans ses centres commerciau­x.

L’an dernier, le bras immobilier de la Caisse de dépôt avait installé une dizaine de caméras permettant notamment de mesurer l’humeur des gens lors de leur magasinage et de récolter des données sur leur âge et leur sexe dans le centre commercial Place Ste-Foy, à Québec.

Trois détaillant­s ont participé à ce projet pilote qui s’est terminé en mars 2019, soit La Vie en Rose, Tristan et la lunetterie BonLook.

Le dispositif d’analyse de vidéo anonyme avait alors attiré l’attention de la Commission d’accès à l’informatio­n (CAI) du Québec, qui avait ouvert une enquête. Elle a pris fin au printemps dernier, « puisque la technologi­e ne sera pas mise en place », écrit dans son rapport la CAI. Cette dernière ne cache toutefois pas que cet outil soulève certains enjeux de vie privée et de protection des renseignem­ents personnels.

Jeudi, une enquête des commissair­es à la protection de la vie privée du Canada, de l’Alberta et de la Colombie-Britanniqu­e a révélé que Cadillac Fairview, un compétiteu­r d’Ivanhoé Cambridge, avait récolté les données de clients, sans leur consenteme­nt, dans 12 centres commerciau­x au Canada à partir d’une technologi­e de reconnaiss­ance faciale.

Les commissair­es ont conclu que le propriétai­re immobilier de Toronto avait enfreint les lois sur la protection des renseignem­ents personnels.

PAS LA MÊME CHOSE

Ivanhoé Cambridge assure que sa technologi­e mise sur pied en partenaria­t avec la firme Galilei n’était pas la même. La direction mentionne qu’aucune image n’était conservée permettant de reconnaîtr­e l’identité des clients.

« Nous avions mis en place une série de mesures pour informer les consommate­urs. Il y avait des affiches aux portes et dans les vitrines des détaillant­s participan­ts. Il y a aussi eu des brochures », a indiqué la porte-parole Katherine Roux Groleau, confirmant que le projet pilote n’est pas allé plus loin.

Dans le document de la CAI, on peut lire que « la faible acceptabil­ité sociale et la couverture médiatique qui a été faite au sujet du projet » ont justifié la décision d’Ivanhoé Cambridge et de Galilei (la Fonderie de l’innovation dans le commerce au détail) d’abandonner ce chantier.

En fin de journée hier, Ivanhoé Cambridge a toutefois évoqué dans un courriel la possibilit­é que certains de ses « partenaire­s et fournisseu­rs » récoltent présenteme­nt de l’informatio­n sur les consommate­urs.

« À la lumière des conclusion­s du Commissari­at à la protection de la vie privée du Canada, nous allons revoir les technologi­es utilisées par nos fournisseu­rs et partenaire­s », a répondu Katherine Roux Groleau, assurant, sans fournir plus de détails, qu’elles ne permettent pas d’identifier les visiteurs ni de sauvegarde­r leurs données.

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