Le Journal de Montreal

Loto-Québec a vu ses profits plonger de 75 % en six mois

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Ce n’est pas Loto-Québec qui sauvera les finances du gouverneme­nt cette année. En raison des impacts de la pandémie, les profits de la société d’État ont fondu comme neige au soleil de 75 % entre avril et septembre, passant de 736 M$ à 181 M$ en l’espace d’un an.

Loto-Québec a dévoilé hier son premier rapport financier depuis le début de la pandémie, et il couvre une période de six mois. Habituelle­ment, la société d’État fait le bilan de ses finances tous les trois mois.

Cette année, en raison du premier confinemen­t du Québec, Loto-Québec a vu s’envoler un trimestre financier de revenus. Les casinos et les salons de jeux ont fermé. Les activités de bingo en réseau et l’offre de loterie vidéo dans les bars ont aussi été mises sur pause durant plusieurs semaines.

Le printemps dernier, malgré l’arrêt de la majorité de ses activités, la direction avait pris la décision de continuer de verser le plein salaire à ses 5000 employés, dont plus de 1200 croupiers, touchés par les fermetures.

Il est impossible de connaître le coût exact de cette décision.

Dans le rapport financier, on peut toutefois lire que les charges pour les avantages du personnel, qui comprennen­t notamment les salaires, ont été d’environ 191 M$ pour six mois, dont 105 M$ pour les mois d’avril à juin.

Au premier semestre de 2020-2021, les revenus de l’ensemble des casinos terrestres et de l’offre de jeux en ligne ont dégringolé de 65 %, passant de 512 M$ à 179,9 M$. Seulement pour les casinos et les salons de jeux, la récolte a été de 74 M$, comparativ­ement à 467 M$ en 2019.

Rappelons que Loto-Québec ne dévoile plus aujourd’hui la performanc­e de chacun de ses établissem­ents, pour des raisons concurrent­ielles.

LE JEU EN LIGNE SAUVE UN PEU LA MISE

Le jeu en ligne a toutefois permis à la société d’État de sauver quelque peu la mise. Les revenus pour cette offre ont augmenté de 60 M$ (+131,6 %) par rapport au semestre 2019-2020.

Pour la vente de loteries, le recul a été de 114,5 M$ (-25,5 %), un écart attribuabl­e à l’arrêt des ventes chez les détaillant­s jusqu’au début de mai.

Quant aux produits provenant des appareils de loterie vidéo, du bingo et du Kinzo, le manque à gagner s’est élevé à 291,9 M$ (-62,7 %).

ENCORE DES IMPACTS

Et Loto-Québec n’est pas au bout de ses peines. Aujourd’hui, en raison du passage de certaines régions en zone rouge, tous les salons de jeux et les casinos, à l’exception de celui de Mont-Tremblant, sont fermés. La société d’État a aussi suspendu son offre d’appareils de loterie vidéo, et il n’est plus possible de jouer au bingo en réseau ou au Kinzo.

Loto-Québec, cette fois-ci, a choisi de ne pas verser le plein salaire à ses travailleu­rs licenciés. Environ 4270 salariés ont été remerciés temporaire­ment.

« Nous nous sommes vus dans l’obligation de prendre des mesures pour assurer la saine gestion de notre entreprise dans ce contexte de baisse considérab­le de nos revenus », indique dans le rapport la PDG, Lynne Roiter.

Dans son budget, en mars dernier, le gouverneme­nt Legault espérait recevoir 1,37 G$ de Loto-Québec pour l’exercice financier 2020-2021 et 1,41 G$ pour l’exercice suivant. Québec a révisé en juin ses attentes pour l’ensemble des sociétés d’État.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Les revenus chez Loto-Québec ont été de 687 millions $ entre avril et septembre 2020. L’an dernier, durant cette période, ils avaient atteint 1,4 milliard $. Sur la photo, des gens réunis autour d’une partie de poker dans l’un des casinos de Loto-Québec.
PHOTO D’ARCHIVES Les revenus chez Loto-Québec ont été de 687 millions $ entre avril et septembre 2020. L’an dernier, durant cette période, ils avaient atteint 1,4 milliard $. Sur la photo, des gens réunis autour d’une partie de poker dans l’un des casinos de Loto-Québec.

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