La loi du plus riche a prévalu
Si on s’était fié aux (pseudo) experts, les Rays de Tampa Bay n’auraient même pas dû se présenter en Série mondiale contre les Dodgers de Los Angeles, car 58 des 71 chroniqueurs (82 %) consultés sur l’issue éventuelle de la série favorisaient l’équipe californienne.
En somme, c’était à nouveau David contre Goliath…
Pourtant, les Rays n’avaient gagné que trois matchs de moins que les Dodgers durant la saison.
Mais ces derniers disaient qu’il leur manquait un morceau pour réaliser leur rêve et ils ont mis 365 M$ sur la table pour acquérir Mookie Betts, et ils ont eu raison.
Les joueurs californiens étaient trop expérimentés comparativement aux vertes recrues floridiennes.
Et les gérants aussi.
Dave Roberts était un habitué des séries (trois fois dans les quatre dernières saisons), alors que Kevin Cash en était à ses premiers pas.
Comment les quêteux des Rays (masse salariale de 28,3 M$) pouvaient-ils rivaliser avec les millionnaires (masse salariale de 107,9 M$) des Dodgers ?
Pourtant, ils les ont poussés à un sixième en Série mondiale !
Kevin Cash va trouver l’hiver long en se demandant ce qui serait arrivé s’il avait été plus patient avec Blake Snell, s’il ne l’avait pas retiré après qu’il eût accordé seulement son deuxième coup sûr du match…
On ne connaîtra jamais la réponse… puisque le releveur Nick Anderson a tout saboté.
Comme le dit le proverbe : Rien ne sert de pleurer sur le lait renversé.
Corey Seager a peut-être hérité du titre de joueur le plus en évidence de la série, mais les éliminatoires nous auront permis de découvrir l’étonnant Randy Arozarena, des Rays, qui a établi des marques pour le plus grand nombre de coups sûrs et de circuits.
Les Dodgers sont champions… Vive les Dodgers ! Ils ne l’ont pas volé.
RÊVE OU UTOPIE ?
Parfois, je me surprends à rêver que Stephen Bronfman nous réserve une belle surprise pour l’été prochain.
Soit que les Rays, à part entière ou en garde partagée, pourraient venir passer l’été à Montréal et qu’avant la présentation de leur premier match (comme on l’avait fait pour les Expos), on organise un défilé dans les rues de Montréal pour célébrer leur championnat de la Ligue américaine.
CHANGEMENTS PERMANENTS ?
Il sera intéressant de suivre les négociations entre la MLB et l’Association des joueurs au cours de la saison morte.
Il faudra une nouvelle convention collective pour 2022 et il est logique d’anticiper que le règlement du frappeur de choix deviendra universel, que le nombre d’équipes admises dans les séries éliminatoires passera à 14.
Quant au règlement relatif aux matchs qui nécessitent de la prolongation (un coureur est posté au deuxième coussin), tout dépendra des joueurs. Selon les informations recueillies, la majorité des propriétaires d’équipes seraient en faveur de l’adopter, mais l’Association des joueurs aurait une certaine réticence, surtout dans les matchs des éliminatoires.
En 2020, ce règlement s’appliquait seulement en saison régulière, et non dans les séries. Le règlement qui force un lanceur de relève à affronter un minimum de trois frappeurs, à moins qu’il n’obtienne le dernier retrait d’une manche, semble aussi avoir la faveur des deux parties.
Avant tout, il faudra savoir quelle sera la longueur du calendrier 2021, car il n’est pas dit que la COVID-19 ne viendra pas contrecarrer les plans des grands manitous du baseball majeur.
L’entente actuelle entre la MLB et les joueurs est valide jusqu’à la fin de la saison 2021.
Il faudra aussi déterminer le nombre de joueurs qui feront partie de la formation des équipes durant la prochaine saison.
De 25 qu’il était en 2019, il est d’abord passé à 26, puis à 28 pour la saison écourtée à 60 matchs en 2020, tout en ayant la possibilité d’en ajouter un 29e lors de la présentation de programmes doubles.
Sur ce point, je doute que la présentation de programmes doubles de sept manches, comme ce fut le cas en saison régulière, soit adoptée pour la prochaine campagne.
Ce dernier point fera sûrement partie des arguments de l’Association des joueurs dans le cadre des prochaines négociations.
À L’AN PROCHAIN
Voilà qui complète ma dernière chronique pour la saison 2020.
Je vous remercie d’avoir été fidèle à ce rendez-vous et je vous souhaite beaucoup de santé dans les prochains mois, en espérant vous retrouver, tous, pour une autre très belle saison (complète) de baseball en 2021.