Toutant retrouve la fébrilité
À 27 ans, bientôt 28, Sébastien Toutant se sait privilégié de vivre de son sport et d’avoir une carrière qui dure, mais il n’est pas à l’abri des effets de la pandémie.
Le planchiste médaillé d’or en Big Air aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, en 2018, va bientôt retrouver les pentes après une très longue pause.
« Je me considère quand même chanceux d’être dans un sport extérieur, mais ça nous affecte plus que je pensais. Il y a pas mal de compétitions qui ont été annulées et les déplacements sont plus difficiles qu’avant.
« C’est le plus longtemps que je suis resté sans toucher à la neige depuis le début de ma carrière. La dernière fois, c’était en mars. Pour un professionnel en planche à neige, c’est très long », explique-t-il en marge d’une séance photo organisée par le Groupe MVP.
CAMP D’ENTRAÎNEMENT
Cette pause forcée n’a peut-être pas que du mauvais puisque pour un jeune vétéran qui fait carrière depuis l’âge de 13 ans, c’est une façon d’être séduit à nouveau par son sport.
« Autant ça peut être négatif pour certains athlètes, pour quelqu’un comme moi qui en fait depuis longtemps, ça crée une excitation de revenir sur la neige, je suis fébrile. C’est peut-être quelque chose qui va être positif. »
Toutant a choisi de ne pas participer à un camp en Suisse organisé par l’équipe canadienne voulant éviter de voyager et minimiser ses chances de contracter le virus.
« À partir de novembre, je vais reprendre le travail avec un camp d’entraînement au Yukon, mais ce n’est qu’à partir de janvier que les compétitions vont recommencer. Normalement, à partir de la fin novembre, on a des compétitions avant Noël. »
OCCUPÉ AUTREMENT
Ce temps retrouvé cet automne va lui permettre de se reconnecter sur un aspect de son sport qu’il affectionne particulièrement.
« Avoir bâti une certaine notoriété pour mon sport, ça me donne la chance de prendre une pause de la compétition pour me consacrer à des projets vidéo.
« Mais c’est quelque chose que j’ai toujours fait même en continuant de faire de la compétition. »
La pause lui a aussi permis de réfléchir à son avenir même s’il est encore bien jeune.
« C’est un sport hyper créatif alors il n’y a pas que les compétitions, il y a aussi les films. Ça m’a donné le temps de penser à ce que je voulais faire ensuite.
« J’aimerais faire de la compétition pendant quelques années encore, mais ça me donne aussi le temps de travailler sur d’autres projets que je n’aurais pas pu faire, surtout avec un calendrier habituellement chargé avant les Fêtes. »
EN FORME
Autre effet positif, il a diversifié ses activités sportives et a touché un peu à tout au cours de l’été.
« Je suis resté actif, j’ai joué beaucoup au golf, j’ai commencé à courir et à faire du vélo. J’ai beaucoup d’accessoires à la maison alors je peux quand même assez bien m’entraîner.
« J’ai réussi à garder ma forme physique pour quand les compétitions vont reprendre. »
Il est aussi resté en contact avec sa planche en s’entraînant sur des coussins gonflables et des trampolines dans les Laurentides.
LES JEUX
Mine de rien, on est à une quinzaine de mois des Jeux de Pékin et Toutant entend bien y reproduire le succès de Pyeongchang.
«Un de mes objectifs est de retourner aux Jeux et de gagner une médaille.
« Après, il va falloir que je me demande si j’ai encore envie de faire ça ou si j’ai envie de faire d’autre chose qui va me permettre de m’épanouir comme planchiste. Je ne veux pas stagner .»
Une chose est sûre, il a pu se refaire une santé physique et n’est embêté par aucun bobo.
« La COVID m’a donné la chance d’avoir le plus long break que je n’ai jamais eu. Mentalement et physiquement, tout est là pour que je sois compétitif. »