Pas très rentables, les repas à emporter
Ce modèle d’affaires n’apporte pas beaucoup de profits aux restaurateurs pendant le confinement partiel
Les restaurateurs qui ont dû troquer leur service en salle à manger pour des repas à emporter et la livraison font beaucoup moins d’argent que l’an dernier. Sur une dizaine d’établissements consultés, aucun n’arrive même à faire la moitié de la somme qu’il faisait à pareille date l’an dernier.
Les restaurateurs ont beau avoir adapté leur offre de service rapidement en raison de la pandémie, les revenus n’ont pas suivi. Ceux à qui nous avons parlé rapportent un chiffre d’affaires variant entre 5 % et 40 % de ce qu’ils faisaient l’an dernier.
Malgré tout, ils ne peuvent pas se permettre de fermer. « Non, ce n’est pas payant, a dit Francine Brûlé, propriétaire de la chaîne Les Enfants Terribles. Mais on a des frais fixes. Chaque dollar paye une infime partie. […] Si on ferme carrément sans rien essayer, la réalité est qu’on ne sera plus capable de rouvrir », a-t-elle ajouté.
C’est un avis que partage Nathalie Côté, copropriétaire de la pizzeria Stella, sur l’avenue Laurier. Lors du premier confinement, ses revenus se maintenaient à 70 % de la normale, mais ils ont baissé à 40 % depuis le second quasi-confinement. « Novembre va arriver. Il va faire plus froid. Est-ce que les gens vont encore plus rester à la maison et popoter ? C’est épeurant », a-t-elle dit.
Rester ouvert permet aussi aux restaurateurs de garder leurs employés.
Jean Bédard, président du Groupe Sportscene, qui exploite le réseau des restaurants La Cage-Brasserie sportive, estime faire 20 % de son chiffre d’affaires annuel et craint de perdre ses employés s’il ferme de façon temporaire. « On veut faire travailler notre monde ! Les bons cuisiniers, les bons gestionnaires, on ne veut pas les perdre et c’est ça notre danger », a-t-il ajouté.
MOINS DE COMMANDES
Il semble aussi que la magie des premiers mois qui a poussé les Montréalais à encourager les restaurateurs soit disparue, selon Francis Rodrigue, propriétaire de cinq restaurants, dont le Jellyfish. « Il y a moins d’engouement. La température est différente. Les résultats du take-out [d’octobre] sont plus faibles », a-t-il dit.
Avec la prolongation du confinement partiel, de plus en plus songent à faire une pause ou l’ont déjà entreprise. Tel est le cas du copropriétaire du restaurant Le Fricot dans le Sud-Ouest, Simon Dunn.
« C’était bien du stress pour nos employés. On a pris une décision pour que notre staff puisse se revirer de bord et de pas avoir [uniquement] 8 heures par semaine. Ils peuvent se prendre un autre emploi à temps plein », a-t-il expliqué.