Quelle direction pour le huard ?
L’histoire se répète pour le dollar canadien. Si le huard avait bien réagi à l’élection de Donald Trump en 2016, gagnant 2 % de valeur de novembre à décembre, cela devrait être encore le cas à la suite de l’élection présidentielle d’hier soir aux États-Unis.
« Le pire scénario, c’est que ça dure longtemps », explique Hendrix Vachon, économiste principal chez Desjardins. C’est-à-dire que plus ce sera long avant de connaître les résultats, plus la devise canadienne en souffrira.
La baisse ne durerait que quelques jours, assure toutefois cet expert des devises. Et que ce soit Trump ou Biden qui l’emporte, le dollar devrait rester « dans la fourchette des 0,74 $ US à 0,76 $ US pour de nombreux mois encore ».
C’est aussi ce qu’on prédit à la Banque Royale. « À très court terme, ce ne sera pas un gros choc sur les marchés financiers, on ne s’attend pas à ce que le dollar canadien soit malmené », indique l’économiste principal de l’institution, Robert Hogue.
Si les démocrates remportent le Sénat et la Maison-Blanche, le huard « bondira au-delà des 80 cents US d’ici 2022 », prévoit pour sa part la Banque Scotia dans une note publiée hier.
Chez Desjardins, quel que soit le scénario, on pense que « le dollar pourrait se situer à 0,77 $ US en 2021 ».
La variable la plus importante actuellement est plutôt l’incertitude liée à la COVID. « L’éléphant dans le salon, ça reste l’évolution de la pandémie », ajoute M. Vachon, qui précise que cette incertitude va demeurer au moins jusqu’au printemps, voire plus.
PROTECTIONNISME
Hendrix Vachon indique aussi que les années Trump ont désavantagé le dollar canadien. « Le protectionnisme a tendance à avantager la devise, donc le dollar américain en a profité un peu », analyse-t-il.
Mais attention. Une victoire démocrate ne veut pas dire que les ÉtatsUnis redeviendraient libre-échangistes du jour au lendemain. « Les mesures protectionnistes ne seront pas toutes défaites d’un coup, mais disons que ça amènerait un certain optimisme », avance-t-il, prudent.