La Bourse mise sur Joe Biden
Il faut croire que les investisseurs ont réglé hier le sort de l’élection présidentielle : la hausse appréciable de Wall Street et de ses grands indices boursiers laisse présager une victoire du démocrate Joe Biden.
Que Donald Trump puisse remporter la victoire ou contester les résultats de la présidentielle américaine semblait glisser hier comme l’eau sur le dos d’un canard.
C’est pourquoi le Dow Jones (+1,3 %), le S&P 500 (+2,2 %) et le Nasdaq (+3,9 %) ont enregistré le lendemain des élections des gains importants, et ce, en dépit du fait qu’aucun vainqueur n’a encore été officiellement déclaré.
Cette solide séance boursière d’hier faisait suite à deux précédentes séances en forte hausse, lesquelles anticipaient « déjà » une victoire de Joe Biden.
Les gains boursiers enregistrés en cette semaine d’élection présidentielle américaine s’élèvent jusqu’à présent à :
√ Dow Jones : +3,7%
√ S&P 500 : +5,3%
√ Nasdaq : +6,2%
Pour sa part, la Bourse canadienne gagnait quelque 2,7 % lors de ces trois premières séances boursières de la semaine.
SOYONS RÉALISTES
Revenons sur terre. Joe Biden a beau mener, il n’a quand même pas encore été déclaré vainqueur. Donald Trump n’a pas jeté la serviette, loin de là.
Que Biden finisse par l’emporter, c’est une chose. Mais s’il n’a pas le Sénat de son bord, il aura de la difficulté à mettre en place le plantureux programme électoral, lequel est fort bien perçu par les investisseurs. Et si tel était le cas, l’élection de Biden ne serait pas aussi prometteuse pour la Bourse.
La mise au point étant faite, rien ne garantit que la présente séquence haussière se poursuivra. Et vice versa, bien entendu.
À Wall Street, on n’en est pas à un revirement près.
À preuve. La semaine dernière, les mêmes grands indices de la Bourse de New York piquaient solidement du nez, sous prétexte notamment que les gros titres de la haute technologie étaient surévalués, que la pandémie du coronavirus gagnait du terrain, que les élections soulevaient de l’inquiétude…
Et cette semaine, c’est le contraire, on a droit à un tout autre scénario alors que les mêmes gros titres surévalués tirent cette fois la Bourse vers le haut, que la pandémie continue de nous terrasser, et que l’élection présidentielle n’est pas bouclée alors que les investisseurs anticipaient une vague démocrate.
LA VOLATILITÉ 2020
Quoi qu’il en soit, je vous rappelle que depuis le début de l’année 2020, nous avons eu droit aux montagnes russes : des records historiques sont atteints le 20 février, lesquels sont suivis par des chutes monstrueuses de 30 % et plus jusqu’au 23 mars.
Par la suite, les indices explosent de 30 à 40 % jusqu’à atteindre, pour le S&P 500 et le Nasdaq, de nouveaux records en septembre.
Dès lors s’enclenche la rechute (près de 10 %) jusqu’à vendredi de la semaine dernière. Et en cette semaine d’élection américaine, la plupart des indices regagnent 5 %.
Est-ce assez volatil à votre goût ? Essayer de deviner ce que fera la Bourse à court terme s’avère aussi aléatoire que de miser au casino. Cela dit en tout « respect » envers le casino !
CONTESTATION
Lors de la contestation des élections de 2000, où George W. Bush et Al Gore se disputaient la présidence, Wall Street avait reculé de 5 % entre le jour des élections et le 12 décembre 2000, où Gore a finalement lancé la serviette.
À l’époque de Bush et Gore, la Bourse flottait dans la bulle des titres internet et de télécom.
Aujourd’hui, ce sont les géants de la haute technologie qui gonflent la bulle boursière, alors qu’on traverse une grave crise économique en ces temps de pandémie de COVID-19.