Le Journal de Montreal

La Bourse mise sur Joe Biden

- michel.girard@quebecorme­dia.com Michel Girard

Il faut croire que les investisse­urs ont réglé hier le sort de l’élection présidenti­elle : la hausse appréciabl­e de Wall Street et de ses grands indices boursiers laisse présager une victoire du démocrate Joe Biden.

Que Donald Trump puisse remporter la victoire ou contester les résultats de la présidenti­elle américaine semblait glisser hier comme l’eau sur le dos d’un canard.

C’est pourquoi le Dow Jones (+1,3 %), le S&P 500 (+2,2 %) et le Nasdaq (+3,9 %) ont enregistré le lendemain des élections des gains importants, et ce, en dépit du fait qu’aucun vainqueur n’a encore été officielle­ment déclaré.

Cette solide séance boursière d’hier faisait suite à deux précédente­s séances en forte hausse, lesquelles anticipaie­nt « déjà » une victoire de Joe Biden.

Les gains boursiers enregistré­s en cette semaine d’élection présidenti­elle américaine s’élèvent jusqu’à présent à :

√ Dow Jones : +3,7%

√ S&P 500 : +5,3%

√ Nasdaq : +6,2%

Pour sa part, la Bourse canadienne gagnait quelque 2,7 % lors de ces trois premières séances boursières de la semaine.

SOYONS RÉALISTES

Revenons sur terre. Joe Biden a beau mener, il n’a quand même pas encore été déclaré vainqueur. Donald Trump n’a pas jeté la serviette, loin de là.

Que Biden finisse par l’emporter, c’est une chose. Mais s’il n’a pas le Sénat de son bord, il aura de la difficulté à mettre en place le plantureux programme électoral, lequel est fort bien perçu par les investisse­urs. Et si tel était le cas, l’élection de Biden ne serait pas aussi prometteus­e pour la Bourse.

La mise au point étant faite, rien ne garantit que la présente séquence haussière se poursuivra. Et vice versa, bien entendu.

À Wall Street, on n’en est pas à un revirement près.

À preuve. La semaine dernière, les mêmes grands indices de la Bourse de New York piquaient solidement du nez, sous prétexte notamment que les gros titres de la haute technologi­e étaient surévalués, que la pandémie du coronaviru­s gagnait du terrain, que les élections soulevaien­t de l’inquiétude…

Et cette semaine, c’est le contraire, on a droit à un tout autre scénario alors que les mêmes gros titres surévalués tirent cette fois la Bourse vers le haut, que la pandémie continue de nous terrasser, et que l’élection présidenti­elle n’est pas bouclée alors que les investisse­urs anticipaie­nt une vague démocrate.

LA VOLATILITÉ 2020

Quoi qu’il en soit, je vous rappelle que depuis le début de l’année 2020, nous avons eu droit aux montagnes russes : des records historique­s sont atteints le 20 février, lesquels sont suivis par des chutes monstrueus­es de 30 % et plus jusqu’au 23 mars.

Par la suite, les indices explosent de 30 à 40 % jusqu’à atteindre, pour le S&P 500 et le Nasdaq, de nouveaux records en septembre.

Dès lors s’enclenche la rechute (près de 10 %) jusqu’à vendredi de la semaine dernière. Et en cette semaine d’élection américaine, la plupart des indices regagnent 5 %.

Est-ce assez volatil à votre goût ? Essayer de deviner ce que fera la Bourse à court terme s’avère aussi aléatoire que de miser au casino. Cela dit en tout « respect » envers le casino !

CONTESTATI­ON

Lors de la contestati­on des élections de 2000, où George W. Bush et Al Gore se disputaien­t la présidence, Wall Street avait reculé de 5 % entre le jour des élections et le 12 décembre 2000, où Gore a finalement lancé la serviette.

À l’époque de Bush et Gore, la Bourse flottait dans la bulle des titres internet et de télécom.

Aujourd’hui, ce sont les géants de la haute technologi­e qui gonflent la bulle boursière, alors qu’on traverse une grave crise économique en ces temps de pandémie de COVID-19.

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PHOTO AFP Joe Biden, le candidat démocrate à la présidence des États-Unis.
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