Le Journal de Montreal

Bio-K+ Internatio­nal vendue

La firme, acquise par un groupe irlandais, continuera de fabriquer ses produits à Laval

- JULIEN MCEVOY

Le rêve du fondateur de l’entreprise Bio-K+ Internatio­nal devient réalité : la marque québécoise de probiotiqu­es est maintenant la propriété d’une entreprise étrangère aux réseaux assez vastes pour lui permettre de percer les marchés mondiaux.

La vente s’est concrétisé­e hier, après seulement quelques mois de tractation­s. L’acquéreur est le Kerry Group, une entreprise irlandaise inscrite à la Bourse de Dublin qui compte plus de 26 000 employés répartis sur les six continents.

« Le plan, c’est de prendre la marque Bio-K et de l’amener à un niveau mondial, ce que nous n’aurions pas pu faire au cours des prochaines années », explique la PDG, Isabèle Chevalier, en entrevue téléphoniq­ue.

Mme Chevalier est la fille de Claude Chevalier, qui a fondé Bio-K en 1994 avec l’intention d’en faire une compagnie mondiale. « C’est le rêve de mon père depuis le jour 1 », dit-elle.

Bio-K est un produit naturel homologué par Santé Canada qui est composé de bactéries et qui restaure la flore intestinal­e.

Numéro 1 au pays depuis de nombreuses années, le produit est vendu dans les épiceries, les pharmacies, les magasins d’aliments naturels et les hôpitaux.

Mme Chevalier se réjouit de la vente, qu’elle assure ne pas avoir sollicitée.

« Ils ont aussi acheté la bâtisse et le terrain [à Laval]. Ils gardent les 130 employés et ont la ferme intention de continuer à produire le Bio-K. Ça va créer de l’emploi au Québec, en plus de faire rayonner notre marque », lance-t-elle fièrement.

Bio-K est une entreprise privée et Mme Chevalier n’a pas divulgué le montant de la transactio­n.

PAS D’ACHETEUR QUÉBÉCOIS

Il s’agit de la deuxième entreprise de biotechnol­ogie d’ici à être vendue à des intérêts étrangers en peu de temps, après la vente de Clementia Pharmaceut­icals pour 1,7 milliard de dollars l’an dernier.

« Dans ce domaine, quand tu atteins un certain niveau, tu passes à la caisse. On n’a pas de joueurs internatio­naux ni d’entreprene­urs internatio­naux dans ce domaine au Québec », illustre Michel Nadeau, de l’Institut sur la gouvernanc­e d’organisati­ons privées et publiques.

La vente de Bio-K est en quelque sorte une « reconnaiss­ance du produit », selon Anie Perrault, directrice générale de BIOQuébec.

« J’ai de la peine de voir une entreprise de cette trempe être vendue. Mais en même temps, ils vont accomplir ce qu’ils ont toujours voulu faire : ouvrir les marchés aux États-Unis et en Europe », pense celle qui connaît bien la famille Chevalier.

DES BIENFAITS POUR TOUS

Pour Isabèle Chevalier, le plus important, c’est que davantage de gens vont pouvoir profiter des bienfaits de cette innovation québécoise, et rapidement.

« Le Kerry Group va faire entrer notre produit dans son réseau, assure-t-elle. Des compagnies qui sont fortes dans les deux sphères – alimentair­e et pharmaceut­ique – sont rares. Six continents, 148 sites, ils sont énormes. ».

Pour la famille Chevalier, dit-elle, c’était une opportunit­é trop extraordin­aire pour la refuser.

 ??  ?? Claude Chevalier (à gauche) est à la tête du Bureau laitier du Canada quand il rencontre le Dr François-Marie Luquet, en 1983. Plus de 10 ans plus tard, ils fondent Bio-K + Internatio­nal. PHOTO D’ARCHIVES
Claude Chevalier (à gauche) est à la tête du Bureau laitier du Canada quand il rencontre le Dr François-Marie Luquet, en 1983. Plus de 10 ans plus tard, ils fondent Bio-K + Internatio­nal. PHOTO D’ARCHIVES
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ISABÈLE CHEVALIER PDG Bio-K

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