Stratégies pour chasse tardive
Les outardes en ont vu de toutes les couleurs depuis le début de la saison de chasse et elles ne se laissent plus berner par des subterfuges peu convaincants.
Les bernaches ont été confrontées à de nombreux scénarios et elles ont vu plusieurs congénères et rejetons se faire intercepter par les nemrods. Ces oiseaux sont inévitablement devenus plus nerveux et méfiants. Ils effectuent maintenant plusieurs tours du haut des airs à scruter les champs nourriciers qui les intéressent avant de songer à s’y poser.
Pour en savoir plus sur les techniques à privilégier, j’ai interrogé le spécialiste François Larivière, de Verchères. Voici quelques trucs et astuces qu’il préconise pour cette période de l’année :
LOCALISATION
La prospection est toujours la clé de la réussite. L’amateur doit savoir qu’en novembre et en décembre les bernaches optent souvent pour des sites de sécurité. Il s’agit de terres plates avec peu de reliefs. Les champs de soya récoltés ou encore les lopins labourés avec de petits buttons seront des endroits de prédilection où les joues blanches se regrouperont et se sentiront sécurisées. Les plus téméraires d’entre elles s’envoleront vers un garde-manger comme une culture de maïs récemment coupée où elles attendront que les autres les joignent bande par bande.
Lors des journées pluvieuses, on retrouve fréquemment des petits attroupements d’outardes dans des emplacements plus propres comme des espaces gazonnés ou des champs de soya récolté. Elles choisissent de tels endroits parce qu’à force de marcher dans les sites nourriciers, leurs pattes deviennent pleines de boue et donc plus lourdes, ce qui nuit à leurs déplacements. En plus de pouvoir s’y décrasser les palmes, elles pourront profiter et se régaler de la tendre verdure. Retenez toutefois que ces anatidés n’y retourneront fort possiblement plus par la suite pendant quelques jours.
MÉTÉO
La température joue un rôle important en fin de saison. Lors des matins ensoleillés avec peu de vent et une gelée, les appelants peuvent s’avérer être vos pires alliés s’ils deviennent luisants comme un miroir quand le soleil se pointe le bout du nez. Pour éviter un tel scénario, les passionnés ont intérêt à coucher leurs imitations plastifiées sur le côté et d’attendre que l’horizon s’illumine avant de les positionner à la verticale. M. Larivière indique qu’il est aussi possible de les essuyer avec une serviette en microfibres ou de vaporiser leur portion dorsale avec du lave-glace.
Si vous avez la possibilité d’adapter votre horaire en fonction des prévisions météorologiques, privilégiez surtout les journées nuageuses et venteuses.
Contrairement aux semaines passées où les gibiers ailés effectuaient une sortie le matin et une le soir pour se nourrir, à cette période, ils n’en font qu’une seule. Ils passeront la presque totalité de la journée dans le champ. Certains oiseaux dormiront même sur place tandis que d’autres joueront le rôle de sentinelles. L’ajout de coquilles dormeuses ajoutera alors du réalisme à votre aménagement. N’étant plus programmées comme des horloges, elles s’envoleront à n’importe quelle heure en avant-midi ou en début d’après-midi. Le fervent sportif a donc intérêt à bien s’habiller et à être patient.
ATTRAYANT
Pour rassurer les outardes, qui arrivent souvent en plus grand nombre qu’aux mois de septembre et octobre dans votre champ, il est préférable d’utiliser une quantité supérieure d’oiseaux factices. Un assortiment pouvant aller de 75 à 125 appelants est alors tout indiqué. Disposez-les de manière naturelle aux mêmes endroits que vous avez pu les observer la veille lors de votre prospection.
Vos decoys, comme on les appelle communément, doivent être le plus propres possible. La végétation qui recouvre vos caches ne doit pas avoir pâli et doit être identique à celle qu’on retrouve sur le terrain exploité. Retenez que le moindre contraste alertera immédiatement ces gibiers éduqués.
Les appels que vous lancez avec vos calls peuvent rendre les bernaches méfiantes. Il est souhaitable de baisser le volume quand elles font de la reconnaissance et de hausser le ton quand elles s’éloignent.
M. Larivière tient à rappeler que les chasseurs ne peuvent pas s’aventurer là où bon leur semble. Ils doivent obtenir, au préalable, la permission propriétaire du terrain ou de la terre agricole avant de s’y aventurer.