Potion magique pour la Bourse
Quelle extraordinaire coïncidence ! La première séance boursière sous Joe Biden, à titre de 46e président (élu) des ÉtatsUnis, a coïncidé hier avec l’annonce de la découverte d’un efficace vaccin contre la COVID-19 de la part de la pharmaceutique américaine Pfizer et de la biopharmaceutique allemande BioNTech.
L’annonce de ce premier vaccin anti-COVID efficace dans 90 % des cas testés, combinée à l’élection d’un nouveau président des États-Unis favorisant la mise en place de solides mesures de relance, tout en étant plus ouvert à une politique étrangère amicale, a fait bondir toutes les Bourses à travers le monde.
Et l’annonce du vaccin tombait pile pour Joe Biden qui avait promis ce week-end de former, dès ce lundi, une équipe d’une cinquantaine de spécialistes et d’experts pour élaborer immédiatement un vaste programme de lutte contre la pandémie du coronavirus aux États-Unis.
La lutte à la pandémie est le premier dossier prioritaire auquel Joe Biden a décidé de s’attaquer, et ce, même s’il n’entrera dans ses fonctions officielles de président des États-Unis que le 20 janvier prochain. Détenant le triste record mondial (237 000) du plus grand nombre de morts attribuables à la COVID-19, les États-Unis ont fait, sous Donald Trump, vraiment piètre figure dans la lutte au coronavirus. Le président Trump passait une partie de son précieux temps à contredire l’avis des scientifiques !
LES DÉFIS DE BIDEN
De concert avec la colistière Kamala Harris, la première femme (et première Noire) nommée à la vice-présidence des États-Unis, Joe Biden s’est donné d’immenses défis à relever dès son entrée à la Maison-Blanche.
Le coût sur 10 ans des propositions électorales de Biden dépasse les 10 000 G$ US. En voici la répartition, selon le « Committee for a Responsible Federal Budget ».
■ Renforcer l’Obamacare et offrir un système public d’assurance maladie : 2050 G$ US
■ Améliorer les services sociaux : 1150 G$ US
■ Offrir la gratuité des études universitaires aux étudiants issus des ménages gagnant moins de 125 000 $, augmenter le financement des écoles implantées dans les quartiers défavorisés et améliorer les services de garde : 2700 G$
■ Mettre en place un plan d’énergie verte : 2000 G$
■ Hausser les dépenses en infrastructures : 1000 G$ √ Augmenter les dépenses en produits américains et en recherche : 1450 G$
Pour financer son programme électoral, Biden veut hausser les impôts des sociétés de 21 à 28 %, tout en s’assurant qu’elles vont payer un minimum de 15 % sur les bénéfices. De plus, Biden veut également faire repasser de 37 à 39,6 % l’impôt des personnes gagnant plus de 400 000 $.
Sous Biden, les nouvelles hausses d’impôt visant les sociétés et les mieux nantis rapporteraient sur 10 ans des revenus additionnels de l’ordre de 4300 milliards de dollars. À cela, s’ajouteraient des « économies » de 750 milliards au niveau de la Sécurité
nationale et de l’Immigration.
EMBÛCHES RÉPUBLICAINES ?
Mais le duo Biden-Harris ne l’aura pas facile si le Sénat reste majoritairement républicain. À ce moment-là, l’équipe Biden-Harris sera obligée de faire des compromis sur les réformes qu’elle veut faire adopter.
C’est d’ailleurs ce que souhaitent les investisseurs institutionnels. Ces derniers préfèrent, et de loin, que le Sénat reste majoritairement républicain, question de forcer le gouvernement Biden-Harris à mettre la pédale douce sur les nombreux changements à introduire.
Cela dit, il faudra attendre au 5 janvier prochain pour connaître la composition finale du Sénat. Deux postes sont encore en jeu, en Géorgie. Pour avoir le « contrôle » sur le Sénat, les démocrates de Biden doivent absolument remporter les sièges vacants, question d’atteindre la parité au Sénat. Dans un tel cas, la Constitution prévoit que la vice-présidente, Kamala Harris, peut départager les éventuels votes kif-kif.
À l’heure actuelle, le duo Biden-Harris a la moitié du Congrès qui est acquise à sa cause, la Chambre des représentants étant majoritairement démocrate.