Un moment historique pour l’humanité
L’annonce que le vaccin contre la COVID-19, développé par Pfizer et BioNTech, montre une grande efficacité pour prévenir la maladie, sans provoquer d’effets secondaires majeurs, représente un moment historique pour la science et pour l’humanité.
Historique, non seulement parce que ce vaccin permet enfin d’envisager de pouvoir mettre un terme dans un avenir rapproché à une pandémie qui a tué plus de 1,2 million de personnes, mais aussi parce qu’il fait entrer la vaccination dans une nouvelle ère. Rappelons que jusqu’à tout récemment, le développement d’un vaccin pouvait requérir de 5 à 10 ans, et même parfois plus.
PERCÉE SCIENTIFIQUE
L’approbation du vaccin de Pfizer/BioNTech moins d’un an après que le coronavirus SARSCoV-2 a été identifié représente donc une percée scientifique extraordinaire.
Ce développement rapide est dû à une approche biochimique complètement nouvelle, basée sur l’utilisation d’ARN viral comme agent d’immunisation.
Dès que la séquence génétique du virus a été déterminée en janvier dernier, on a pu produire synthétiquement le gène codant (mRNA) pour une protéine essentielle à l’infectiosité du virus, présente dans sa structure externe.
Une fois injecté dans l’organisme, ce mRNA dicte la production de cette protéine virale et l’activation de la réponse immunitaire contre celle-ci.
Les résultats préliminaires annoncés hier par Pfizer indiquent que le vaccin produit grâce à cette approche est efficace à 90 %, un effet protecteur inespéré (la FDA anticipait 50-60 %), qui est du même ordre que certains vaccins bien établis comme celui contre la rougeole.
Ces résultats sont vraiment encourageants et permettent d’enfin envisager le dénouement prochain de la crise sanitaire actuelle, à l’échelle mondiale.
UNE GRANDE SOUPLESSE
Il faut aussi mentionner que cette approche basée sur l’ARN viral permet une grande souplesse si des mutations du virus modifiaient la structure de la protéine ciblée par le vaccin et l’empêchait d’induire une réponse immunitaire efficace à long terme.
On pourrait alors rapidement remettre en branle la production d’un nouveau vaccin simplement en modifiant le mRNA pour qu’il produise la forme mutée de la protéine.
Cette possibilité de contre-attaquer rapidement en cas de dérive antigénique du coronavirus représente donc un énorme avantage de ce type de vaccin.
Ces résultats sont vraiment encourageants et permettent d’enfin envisager le dénouement prochain de la crise sanitaire actuelle, à l’échelle mondiale.