Le Journal de Montreal

Une dose d’espoir pour toute la planète

Le candidat vaccin développé par la pharmaceut­ique Pfizer est efficace à 90 % contre la COVID-19

- SIMON BAILLARGEO­N

L’annonce par Pfizer de la grande efficacité de son candidat vaccin développé pour prévenir la COVID-19 est « une excellente nouvelle » pour la planète et permet de voir la lumière au bout du tunnel.

Le géant pharmaceut­ique américain a insufflé une bonne dose d’espoir aux quatre coins du monde entier, hier matin.

Son candidat vaccin, développé en partenaria­t avec BioNtech, est « efficace » à 90 % pour prévenir les infections à la COVID-19, selon l’essai à grande échelle de phase 3 en cours.

Cette troisième phase est la dernière étape à franchir avant une demande d’homologati­on.

Ils sont les premiers à présenter des résultats positifs pour un essai clinique à grande échelle d’un vaccin contre le nouveau coronaviru­s.

La protection des patients a été obtenue sept jours après l’injection de la deuxième dose du vaccin et 28 jours après la première, selon les résultats préliminai­res.

La production de doses a déjà été entamée avant même de connaître son efficacité ou son autorisati­on. Pfizer s’attend à en fournir 50 millions avant la fin de l’année et 1,3 milliard en 2021 (voir encadré).

20 MILLIONS DE DOSES POUR LE CANADA

Le Canada devrait recevoir au minimum 20 millions de doses « au printemps 2021, si on est chanceux », avance Cécile Tremblay, microbiolo­giste-infectiolo­gue à l’Université de Montréal.

« C’est une excellente nouvelle. C’est à peu près un record dans la vitesse à laquelle on a développé un vaccin pour un nouveau pathogène dans l’histoire de l’humanité », ajoute la Dre Tremblay.

Cette dernière se réjouit de voir que l’efficacité du candidat vaccin est de 90 %.

« On était prêt à se contenter d’un vaccin qui aurait eu 50 % d’efficacité en pensant qu’au moins ça arriverait à contrôler une partie de la pandémie. Là, on a un outil extrêmemen­t puissant pour combattre la pandémie. »

Aucun problème sérieux de santé n’a été décelé chez les patients du candidat vaccin.

Pfizer et son partenaire allemand ont indiqué qu’ils allaient demander une autorisati­on d’utilisatio­n d’urgence dans le courant du mois.

« Dans la population qui a été vaccinée, dans le cadre d’une phase 3, il y a toutes sortes de personnes, dont des personnes plus âgées pour lesquelles le système immunitair­e est moins efficace. Avoir une efficacité de 90 %, ça veut dire qu’on ratisse relativeme­nt large », précise Luc Gagnon, vice-président de Nexelis, un laboratoir­e d’analyse de Laval spécialisé dans le développem­ent de méthodes permettant d’évaluer l’efficacité des vaccins.

Selon M. Gagnon, s’il y avait un vaccin sur le marché au Canada, aujourd’hui, « il y aurait une chance sur deux » qu’il ait été analysé chez Nexelis.

COURSE AU VACCIN

Cette nouvelle, qui a fait bondir les marchés boursiers (voir autre texte en page 24) rappelle que plusieurs compagnies sont au coeur d’une véritable course au remède.

L’Organisati­on mondiale de la santé recense 47 « candidats vaccins » évalués dans des essais cliniques sur l’homme à travers le monde, dont dix sont au stade de la phase 3.

La société québécoise Medicago fait partie des entreprise­s qui ont un vaccin à l’étude (voir autre texte en page 2).

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PHOTO AFP Une passante circulait hier devant la maison-mère de la compagnie pharmaceut­ique Pfizer, à New York.

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