Nationaliser les CHSLD ? Vraiment ?
Ainsi, le tristement célèbre CHSLD Herron de Dorval, qui passera à l’histoire pour avoir été l’un des épicentres de la pandémie au Québec, pour ne pas dire au pays, a fermé définitivement ses portes.
Et afin de s’assurer que la tragédie qui s’est déroulée dans ce centre de soins de longue durée ne se répète pas ailleurs, Québec solidaire demande au gouvernement de ramener tous les CHSLD privés dans le giron public.
« C’est la seule façon de protéger les milliers d’aînés qui vivent actuellement dans les CHSLD privés », de plaider Gabriel Nadeau-Dubois.
LE BEAU SYSTÈME PUBLIC
Parce que, comme tout le monde le sait, quand l’État met la main sur un secteur, c’est tiguidou.
Regardez le CHSLD Saint-Eusèbe, à Joliette.
Quelle réussite !
Et le CHSLD Sainte-Dorothée, à Laval.
Un modèle !
Deux CHSLD publics, deux nids d’éclosion avec de nombreux décès, un personnel qui pète au frette et des dizaines de personnes infectées.
Et n’est-ce pas le gouvernement qui a permis aux préposés de se promener d’un CHSLD à l’autre, contribuant ainsi à propager le virus et à mettre la santé de milliers de personnes en danger ?
N’est-ce pas aussi notre bon, notre valeureux gouvernement qui a permis au président du groupe Katasa de gérer de nombreux établissements pour personnes âgées, dont le fameux CHSLD Herron, alors que l’homme avait déjà été condamné pour des complots d’importation de drogue et de fraudes, épinglé pour des infractions fiscales et montré du doigt par un juge pour une magouille immobilière ?
N’est-ce pas le gouvernement qui a dit aux gens de ne pas porter de masque au début de la pandémie, sous prétexte que ça donnait un faux sentiment de sécurité ?
Et corrigez-moi si je me trompe, mais le manger mou, le bain une fois par semaine, les lavages rapides à la débarbouillette, les malades entassés dans les couloirs des urgences, sans oublier le temps d’attente de 13 heures, le manque chronique de médecins de famille et les préposés en burn-out, ce n’est pas l’héritage de notre beau système public, ça ?
LA SOLUTION PRIVÉE-PUBLIQUE
Qui a dit que les CHSLD publics étaient mieux que les privés ?
Les militants de QS sont les premiers à crier « Pas d’amalgame ! ». Pourtant, il suffit qu’un drame se déroule dans un CHSLD privé pour qu’ils mettent tous les CHSLD privés dans le même panier.
Dès qu’une tragédie arrive, la réponse de ces gens est toujours la même : « Ça prend plus d’argent » et « Il faut nationaliser ».
En octobre 2019, l’Institut économique de Montréal (IEDM) a dévoilé les résultats d’une vaste étude sur la qualité de vie dans les CHSLD.
La conclusion de ce rapport : parmi les quelque 356 CHSLD visités entre avril 2015 et mars 2017, les milieux de vie de 64 % des CHSLD privés conventionnés ont été jugés « très adéquats », soit presque quatre fois plus, en proportion, que les établissements publics.
Rappelons que les CHSLD privés conventionnés sont subventionnés par l’État. Ils reçoivent le même financement que les établissements publics et sont soumis aux mêmes conditions : clientèle, coûts d’hébergement et conditions de travail y sont les mêmes.
Mais ce sont des entreprises privées qui les gèrent.
Qui a dit que le privé était toujours synonyme de « problème » ?
Et le public, toujours synonyme de « solution » ?