Le Journal de Montreal

Nouvelles priorités avec la COVID-19

La mairesse de Montréal a dû revoir ses plans à un an des élections municipale­s afin de se concentrer sur la crise

- ELSA ISKANDER

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, l’admet d’entrée de jeu : la pandémie de COVID-19 a bousculé ses plans et ralenti ses projets, notamment dans les transports et la lutte aux changement­s climatique­s.

« J’aimerais ça que les gens puissent évaluer mon travail un peu en fonction d’avant la COVID », a-t-elle avoué au terme de sa troisième année de mandat, un an avant les élections municipale­s du 7 novembre prochain.

La cheffe de Projet Montréal estime quand même avoir respecté plus de la moitié de ses promesses électorale­s à ce jour.

« Nécessaire­ment, là, il est moins question de mes priorités. Je les garde toujours en tête, mais évidemment que tout passe à travers le filtre COVID », a-t-elle expliqué lors d’une entrevue bilan accordée au journal 24 Heures, par vidéoconfé­rence, le 29 octobre, alors que Montréal était en zone rouge.

Par exemple, un « plan climat » visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 était prêt au printemps, mais a dû être reporté en raison de la pandémie.

« Ça s’en vient », assure la mairesse. Son administra­tion planche aussi, à plus long terme, sur un grand espace vert dans l’Est, un peu à l’image du Grand parc de l’Ouest.

Malgré l’achalandag­e réduit dans les transports en commun durant la crise, Mme Plante souhaite maintenir les investisse­ments.

« Il y avait de plus en plus de gens dans les transports collectifs et là arrive la COVID, et cela a miné un peu le sentiment de sécurité, bien qu’il n’y ait eu aucune éclosion en transport collectif. »

PAS MACHIAVÉLI­QUE

Les « voies actives sécuritair­es », des voies piétonnes et cyclables protégées et temporaire­s aménagées l’été, ont été assez polarisant­es, reconnaît-elle.

« J’étais déçue que ce soit perçu comme quelque chose de presque machiavéli­que, alors qu’au final, mon intention était basée sur donner de l’espace aux gens de façon sécuritair­e. »

Mme Plante retient de l’expérience qu’il vaut mieux laisser les sociétés de développem­ent commercial suggérer des projets d’elles-mêmes. Son administra­tion s’y prendra différemme­nt si elle reconduit l’expérience l’an prochain.

Et concernant les travaux, seul un quart des chantiers à Montréal relève de la Ville. La mairesse est donc loin d’avoir le contrôle sur tous les embouteill­ages et les détours.

« Ce sur quoi j’ai du contrôle, on va faire un effort supplément­aire ; mais c’est pas vrai qu’il n’y aura plus de cônes orange, qu’il n’y aura plus de projets. »

AFFRONTER CODERRE ?

En janvier, la mairesse s’était esclaffée lorsqu’on lui avait demandé si elle avait peur de croiser le fer avec Denis Coderre, son prédécesse­ur à la tête de Montréal, aux prochaines élections. Dix mois plus tard, la question n’a pas eu le même effet, engendrant une réponse plus posée.

En septembre, un sondage CROP

La Presse plaçait M. Coderre en avance dans les intentions de vote, même s’il n’a pas annoncé vouloir briguer la mairie.

« Je ne suis pas plus craintive. Quand j’ai ri, c’est parce que je ne pense pas à ça à longueur de journée. J’ai tellement de choses à gérer, dont la COVID. C’est pas que j’ai ri en me disant : “haha, je suis au-dessus de tout”. Pas du tout », explique Mme Plante, ajoutant que « c’est confortabl­e pour bien des gens de faire les gérants d’estrade sur les médias sociaux ».

« PAS UN CLUB DE LECTURE »

La mairesse se défend de ne pas laisser place à la dissidence dans son parti, tel que suggéré dans un article de Radio-Canada, mais insiste sur la nécessité de maintenir quand même « une cohésion ».

« Vous savez quoi ? Au final, je suis fière d’amener mon parti plus loin. Je veux qu’il soit toujours plus profession­nel, plus représenta­tif, pis si ça pile sur certains orteils et que c’est des gens qui se sentent menacés, bien je le rappelle : un parti politique, c’est pas un club de lecture ! »

Durant la campagne, Valérie Plante avait promis 29 stations d’une ligne rose d’ici 2028. Désormais, elle vise plus un tronçon ouest pour 2028.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE La mairesse de Montréal, Valérie Plante, photograph­iée ici en mai, a fait son bilan à un an des élections municipale­s.

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