Le Journal de Montreal

Vous ne nous ferez pas brailler

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Suivez-vous la contestati­on de la loi sur la laïcité devant les tribunaux ?

Cette semaine, on entendra les défenseurs de la loi.

La semaine dernière, les opposants ont ouvert le bal.

C’était une mise en scène grossière comme une téléréalit­é.

CINÉMA

Qui étaient les « vedettes » de cette mauvaise pièce ?

Les premiers rôles étaient (évidemment) réservés aux enseignant­es ou à celles qui voudraient le devenir.

On veut nous faire le coup du « méchant-gouverneme­nt-qui-brise-les-rêves-de-jeunes-femmes-qui-ne-veulent qu’éduquer-nos-enfants-et-tout-ça-pourun-bout-de-tissu-qui-n’est-pas-important-pour-nous-mais-qui-l’est-pour-elles-parce-que-c’est-leur-identité-profondeet-qu’une-identité-ça-se-respecte ».

Sortez les mouchoirs.

Les tireurs de ficelles, eux, massivemen­t anglophone­s, étaient, pour l’essentiel, le gouverneme­nt Trudeau, des organisati­ons religieuse­s intégriste­s pancanadie­nnes et des associatio­ns supposémen­t humanitair­es qui ont complèteme­nt intégré le logiciel de l’idéologie multicultu­raliste.

S’il y a quelque chose qui m’impatiente, c’est le sentiment qu’on me prend pour un con.

La loi 21 exclurait ? Non, ce sont ces fanatiques qui s’excluent elles-mêmes.

La loi 21 pénalisera­it davantage les femmes ? Non, ce sont les exigences imposées aux femmes par des religions sexistes qui les pénalisent.

La loi 21 pénalisera­it surtout des immigrante­s, généraleme­nt plus pratiquant­es ?

Faux. C’est l’arbre qui cache la forêt.

Il n’y a pas plus de ferveur religieuse chez les immigrante­s que chez les autres femmes, et nombre d’entre elles sont venues ici pour fuir le fanatisme religieux.

La représenta­tion de la femme musulmane véhiculée trop souvent par nos médias est stéréotypé­e et caricatura­le.

La loi 21 nuirait à l’intégratio­n ?

Dans une société qui veut intégrer autour de valeurs communes, parmi lesquelles l’égalité entre tous, la pratique doit refléter la théorie.

C’est de notre qualité de citoyen, et non de croyant, que découlent les droits qui fondent cette égalité.

Il est problémati­que de demander à l’école d’enseigner l’égalité tout en permettant à une enseignant­e d’arborer des signes qui incarnent l’inégalité, même si elle les présentera autrement.

La loi 21 insinuerai­t faussement qu’un signe religieux empêche un comporteme­nt neutre ?

L’apparence de neutralité est tout aussi importante. Permet-on à un employé de l’État d’arborer une identifica­tion politique partisane ?

Plus largement, ne soyons pas dupes, ce n’est pas seulement la possibilit­é d’afficher sa religion sans restrictio­n qui est en cause ici.

C’est aussi le droit pour le Québec de ne pas se fondre totalement dans le moule canadien.

SOUMISSION

Depuis des décennies, le Québec francophon­e fait de son mieux pour être, malgré sa situation démographi­que extraordin­airement fragile, une des sociétés les plus accueillan­tes et tolérantes de la planète.

Pour parler franchemen­t, nous sommes accueillan­ts et tolérants jusqu’à la bêtise.

Mais pour beaucoup, ce n’est pas encore assez. Ce ne sera jamais assez.

Ils ne seront contents que lorsque toute différence québécoise sera éradiquée, sauf jouer de la cuillère dans un festival du rigodon à Capaux-Meules.

Pour eux, le seul Québécois tolérable, c’est le Québécois soumis, docile, folkloriqu­e, horizontal, reconnaiss­ant, bêlant, qui dira : « Thank you ».

Le racisme le plus banalisé au Canada, c’est celui du Canada anglais envers les Québécois francophon­es.

Il faut le dire et il faudra le redire aussi souvent que nécessaire.

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Le racisme le plus banalisé au Canada, c’est celui du Canada anglais envers les Québécois francophon­es.
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