Une biographie pour Marianne St-Gelais
L’athlète olympique s’ouvre sur les moments forts, mais aussi difficiles de sa vie professionnelle et personnelle
L’expérience est certainement une source de nervosité, mais elle était nécessaire. La triple médaillée olympique Marianne St-Gelais a procédé au lancement de sa biographie, hier à Montréal, dans laquelle elle s’ouvre sur pratiquement tous les aspects de sa vie.
Construite sous la forme de 30 courts essais comprenant chacun une leçon de vie, cette biographie, rédigée par RoseAimée Automne T. Morin, a permis à celle qui est maintenant entraîneuse au Centre régional canadien d’entraînement (CRCE) de se réapproprier sa vie et d’assumer ses succès comme ses échecs.
Plus de deux ans après ses derniers coups de patin en compétition de patinage de vitesse courte piste, c’était également l’occasion de revenir sur sa carrière et de passer définitivement à la prochaine étape de sa vie.
« Il y avait plusieurs buts derrière la bio, a expliqué la double médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Vancouver, en 2010. J’avais besoin de tourner la page sur cette carrière-là d’athlète. On en a beaucoup parlé. Ç’a pris beaucoup de place dans les dernières années. On dirait que c’était une façon d’en faire un gros résumé, d’énumérer les meilleurs coups, les moins bons, ce que j’ai appris et ce que ça m’a apporté pour éventuellement laisser place à la femme des prochaines années.
« Je pense que c’était important et nécessaire que je le fasse, juste pour me faire du bien à moi et pour vraiment extérioriser certaines choses. C’est une façon de remercier l’athlète, de voir ce qu’elle m’a apporté. »
APPRIVOISER SES DÉMONS
Cette biographie est destinée à un public très large, puisqu’elle traite de plusieurs thèmes aussi importants que différents, tels le sport, la famille, la sexualité, la célébrité et la santé mentale.
Outre ses réussites – et ses échecs – sportives, la femme de 30 ans originaire de Roberval se découvre donc et discute de sa crise d’adolescence tardive et de la dépendance affective qui a marqué sa vie, mais également des apprentissages qui en font la femme épanouie qu’elle est aujourd’hui.
« Je ne fais pas seulement mon éloge. Je fais tout plein de mauvais coups là-dedans. Et c’est ce qui est brillant. Ainsi, il y avait une volonté de ma part de tourner la page sur les 30 premières années de ma vie. »
Si elle considère qu’elle a fait une bonne partie du travail pour devenir une femme forte et indépendante, elle ne porte pas de lunettes roses : ce sera un combat de tous les instants. Elle peut toutefois compter sur l’aide inestimable de son compagnon de vie nommé Elie.
« Je considère que j’ai un très bon et gros travail de fait. Je pense que pour moi, puisque c’est mon réflexe de revenir à cette espèce de dépendance là, ça va être un travail de tous les jours. Mais j’ai maintenant les repères et les outils pour que ça n’arrive plus. Et j’ai aussi un partenaire de vie qui m’aide à justement rester cette femme-là. »
La biographie, intitulée La vie pas toujours olympique de Marianne St-Gelais et publiée par KO Éditions, sera disponible dans les rayons des librairies à compter de demain.
COLLABORATION NATURELLE
C’est autour d’un sandwich au cours de leur première rencontre que la complicité entre Marianne St-Gelais et Rose-Aimée Automne T. Morin s’est développée.
Lorsque KO Éditions a approché plusieurs auteurs pour écrire cette biographie, Rose-Aimée faisait partie des candidats. Les deux femmes se sont rapidement entendues et St-Gelais a été convaincue lorsqu’elle a lu l’essai Ton absence m’appartient de l’écrivaine.
« Une chose sur laquelle j’insistais, c’était que je souhaitais que les gens puissent entendre ma voix à travers la lecture, a expliqué St-Gelais. Et Rose-Aimée, dans son essai, fait parler ses personnages exactement de la façon dont j’avais envie que l’autrice me fasse parler. Alors la connexion était hyper bonne. » Pour Rose-Aimée, qui signe une première biographie, la collaboration avec St-Gelais s’est dessinée d’elle-même.
« Je craignais au début la langue de bois, même avec Marianne, en ce sens où, même si elle n’a pas de filtre, peut-être qu’elle a un jardin secret. Mais après le dîner, c’était clair que cette femme-là m’intéressait et qu’elle avait quelque chose à dire. »
L’expérience a d’ailleurs été tellement concluante que l’écrivaine aimerait bien recommencer, si l’occasion se présente.