La mauvaise blague pourrait mal finir
AGENCE QMI | L’auteur du canular qui a mobilisé des dizaines de policiers et l’escouade tactique du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s’expose à de graves accusations.
Si l’auteur de cet appel croyait faire une blague, celle-ci pourrait lui coûter très cher.
« Au sens de la loi, ce n’est pas une blague du tout. C’est une blague qui peut mener à un casier judiciaire et à une peine d’incarcération, explique le criminaliste Walid Hijazi. Il y a très certainement un méfait ici, ce qu’on appelle un méfait public, c’est-à-dire induire une fausse enquête ou rapporter un événement criminel qui n’existe pas, note-t-il. Porter plainte pour un incident qui n’a jamais eu lieu, c’est un crime en soi, un crime passible d’emprisonnement. »
GRAVE CONSÉQUENCE
Un individu reconnu coupable de méfaits publics s’expose à une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement.
« Ça ne veut pas dire que la personne va être condamnée à cinq ans. On mesure la gravité objective d’un crime par le maximum dont il est passible », précise Me Hijazi.
Des accusations de méfait public peuvent par exemple être déposées lors de fausses déclarations dans le but d’obtenir frauduleusement une prime d’assurance. Or, dans la situation actuelle, le canular a engendré des conséquences beaucoup plus importantes, estime le criminaliste.
MÉFAIT... ET EXTORSION
« On a mobilisé plusieurs personnes, on a essentiellement mis fin aux activités d’une entreprise. C’est très sérieux. »
Des accusations d’extorsion pourraient également être déposées si une demande de rançon a bien eu lieu, comme certaines informations le laissaient croire.