Le Journal de Montreal

Roberge ouvert à l’option des demi-classes

Les profs refusent d’enseigner à la fois en classe et en ligne

- GENEVIÈVE LAJOIE ET DAPHNÉE DION-VIENS

Jugé inapplicab­le jusqu’ici, le scénario des demi-classes pour réduire la propagatio­n de la COVID-19 à l’école apparaît désormais comme une avenue plausible aux yeux du ministre Jean-François Roberge.

« Moi je ne suis pas fermé à ça du tout », a affirmé hier le ministre de l’Éducation à LCN. Il signale toutefois que cette option pose des enjeux techniques. « Il faut s’équiper de matériel, il faut l’obtenir, il faut l’installer », a-t-il insisté.

Depuis plusieurs semaines, les élèves de 3e, 4e et 5e secondaire ne vont à l’école qu’un jour sur deux. Ils suivent leurs cours à la maison le reste du temps.

Le gouverneme­nt a opté pour conserver les groupes intacts, c’est donc dire que les quelque trente élèves d’une classe se retrouvent ensemble un jour sur deux.

Mais ce n’est pas ce que préconise l’Organisati­on mondiale de la santé ni même l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui recommanda­it plutôt aux autorités de réduire les groupes de moitié.

Une quinzaine d’élèves pourraient être en classe pendant que les quinze autres suivent le même cours à distance.

« Si on a un nombre limité d’individus ensemble, s’il y a de la transmissi­on, elle va toucher un nombre limité d’individus », explique le Dr Gaston De Serres, médecin-épidémiolo­giste à l’INSPQ.

Les demi-classes doivent toutefois demeurer toujours les mêmes, suivant le principe des bulles-classes.

Selon la Dre Caroline Quach-Thanh, pédiatre et infectiolo­gue au CHU Sainte-Justine, la voie privilégié­e jusqu’ici par le gouverneme­nt Legault n’est pas optimale.

« D’avoir trente élèves dans une classe une journée sur deux, ça ne change pas grand-chose au risque de transmissi­on en classe », analyse-t-elle.

OUVERTURE DANS LE RÉSEAU

Les syndicats d’enseignant­s sont favorables à la création de demi-classes, mais s’opposent toutefois à l’enseigneme­nt simultaném­ent en classe et en ligne.

Ils proposent plutôt que les élèves du secondaire réalisent des travaux scolaires de façon autonome, lorsqu’ils sont à la maison.

À la Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt, on juge au contraire que le scénario des demiclasse­s, avec de l’enseigneme­nt simultané en classe et en ligne, est réaliste.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC ?? Pour un groupe de 30 élèves de 3e, 4e et 5e secondaire, 15 d’entre eux pourraient être en classe pendant que les 15 autres suivraient le même cours à distance.
PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Pour un groupe de 30 élèves de 3e, 4e et 5e secondaire, 15 d’entre eux pourraient être en classe pendant que les 15 autres suivraient le même cours à distance.
 ??  ?? JEAN-FRANÇOIS ROBERGE Ministre de l’Éducation
JEAN-FRANÇOIS ROBERGE Ministre de l’Éducation

Newspapers in French

Newspapers from Canada