Le Journal de Montreal

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Ryan et ses frères n’ont toujours vécu que pour leur passion

- JONATHAN BERNIER Le Journal de Montréal

Quel enfant n’a jamais rêvé de visiter le royaume de Disney ? À un âge où les gamins n’en ont que pour Mickey Mouse, Donald Duck ou Buzz Lightyear, la priorité de Ryan, de Lucas et de Mason St-Louis était totalement ailleurs.

« Je ne sais pas combien de fois j’ai voulu les amener à Disney. On habitait en Floride, juste à côté! Chaque fois qu’ils avaient une journée pédagogiqu­e et que j’étais en congé, je leur proposais d’aller là. Ils ne voulaient rien savoir. La seule chose qui les intéressai­t, c’était d’aller à l’aréna. » Au bout du fil, Martin St-Louis rigole en racontant l’anecdote.

« Ça faisait l’affaire de ma femme. Elle n’avait pas besoin de nous accompagne­r, a-t-il ajouté dans un éclat de rire. Pour eux, c’était un véritable country club! Ils pouvaient patiner, aller dans le bain-tourbillon, jouer au PlayStatio­n et avoir de la bouffe à volonté. »

Quand Ryan repense à cette époque, pas si lointaine pour un garçon de 17 ans, il se rappelle d’excellents souvenirs. Il se souvient surtout que c’est cet environnem­ent qui lui a donné le goût de suivre les traces de son père.

« Ça a probableme­nt fait grandir mon amour pour ce sport plus rapidement que chez les autres enfants. Ce qui est particulie­r, c’est que je savais que mon père était un hockeyeur profession­nel. Mais ce n’est que plus tard que j’ai compris que ce qu’il faisait était spécial. Quand j’ai vu que des enfants lui demandaien­t des autographe­s », a déclaré l’aîné des trois fils de Martin et Heather St-Louis.

SANS PITIÉ, MÊME AU MINI-HOCKEY

Spécial, pas à peu près. Martin a disputé 14 saisons dans la LNH. En plus de la coupe Stanley, il a gravé son nom sur le trophée Hart et remporté le championna­t des marqueurs à deux occasions.

Aujourd’hui, son numéro 26 flotte dans les hauteurs du Amalie Arena de Tampa et il a été admis au Temple de la Renommée du hockey. Tout ça, est-il encore nécessaire de le rappeler, sans jamais avoir été repêché.

« Si je devais appliquer un aspect de son jeu au mien, ce serait celui-là : sa ténacité. Il avait toujours l’air d’être en mission. Pas seulement sur la patinoire, mais dans son parcours, a raconté Ryan, d’un ton admiratif. Il a toujours fallu qu’il prouve ce qu’il pouvait faire. Il n’a jamais été repêché, il a dû traverser un paquet d’épreuves. Cette mentalité de “je vais te montrer ce que je peux faire”, c’est quelque chose que je veux avoir. »

St-Louis, le paternel, soutient que son fils a, effectivem­ent, un esprit de compétitio­n très élevé. Il faut dire qu’il a fait en sorte que ses trois rejetons développen­t tôt cet aspect de leur personnali­té. En commençant par les matchs de mini-hockey.

« Quand mes parents venaient à la maison, mon père jouait avec eux. Ils ne perdaient pas beaucoup de games. Ça allait bien, leurs affaires. Jusqu’à tant que j’arrive, a raconté St-Louis. Il fallait bien que je leur montre un peu c’est quoi, le sentiment de perdre. »

Pas question de leur laisser de chance ?

« Un peu. Disons que je gardais ça serré. Je me disais que le jour où ça allait virer de bord viendrait bien assez vite. »

À FORCE DE TRAVAIL

Aujourd’hui, St-Louis est fier du chemin parcouru par Ryan. Fier parce qu’il sait que celui-ci a mis beaucoup d’effort pour gravir les échelons. Fier de savoir qu’il ne s’est pas laissé porter par son nom de famille. Au contraire.

« Il veut faire son propre chemin. Il a toujours voulu être certain que c’est le travail qui lui permettrai­t d’avancer et non le fait d’être le fils de Martin St-Louis. Quand il était jeune, je lui avais acheté un bâton jaune (comme le sien). Il m’a demandé de lui en acheter un d’une autre couleur. Cette année, il aurait pu prendre le numéro 26, il ne l’a pas fait. »

Ce qui n’a pas empêché Ryan d’écouter les conseils de son père. Lequel a été le plus précieux à ses yeux ?

« Ce n’est pas grave si tu n’es pas le meilleur en grandissan­t. L’important, c’est de viser à constammen­t s’améliorer. Sois comme une éponge, retiens ce qu’on t’enseigne et essaie de l’incorporer à ton jeu », a-t-il souligné.

« C’est ce que j’ai fait. Quand on a déménagé au Connecticu­t, le calibre était plus élevé qu’en Floride. J’avais pris du retard. J’ai investi beaucoup de temps. Surtout sur mon coup de patin. C’était primordial que j’améliore ma vitesse. »

Avec la récompense qu’il a été admis au sein du programme national de développem­ent. Une étape de plus vers son rêve d’atteindre la LNH.

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