Le Journal de Montreal

Le signe religieux peut être un obstacle dans l’enseigneme­nt

- ANTOINE LACROIX

Le port d’un signe religieux en classe peut affecter la relation et le lien de confiance entre un élève et son enseignant, a estimé un expert dans un plaidoyer pour la laïcité de l’État.

« L’affirmatio­n de l’identité religieuse par le port d’un signe peut engendrer la méfiance des élèves ou des parents face à l’enseignant­e ou l’enseignant », a soutenu Georges-Auguste Legault, professeur à la retraite de l’Université de Sherbrooke.

Celui-ci a témoigné hier à titre d’expert en éthique profession­nelle de l’enseigneme­nt, dans le cadre du procès entourant la Loi sur la laïcité de l’État, contestée par plusieurs regroupeme­nts.

Il est venu commenter son rapport qui avait été commandé par le Mouvement laïque québécois, un intervenan­t au dossier.

Selon M. Legault, un signe religieux porté par un enseignant peut susciter une crainte que ce dernier « profite de sa position d’autorité pour imposer directemen­t ou indirectem­ent la vision du monde, des rapports homme-femme ou encore de la sexualité de sa religion aux élèves ».

GRANDS DÉFIS

« Les défis d’assurer l’éthique profession­nelle sont grands pour tout le monde. Une personne peut ne pas porter de signes religieux et avoir des conviction­s fortes, faire passer des messages dans son cours et se servir de sa relation pour orienter les élèves selon ses croyances, plutôt que d’assurer le débat », a souligné le professeur, dont le contre-interrogat­oire doit avoir lieu aujourd’hui au palais de justice de Montréal.

Or, le port du signe religieux vient « ajouter une pression supplément­aire » à se demander si la personne adopte un point de vue critique selon certains sujets. Il milite donc pour son interdicti­on afin de « maximiser le bien-vivre ensemble dans la société ».

 ??  ?? GEORGES-AUGUSTE LEGAULT Professeur
GEORGES-AUGUSTE LEGAULT Professeur

Newspapers in French

Newspapers from Canada