Le signe religieux peut être un obstacle dans l’enseignement
Le port d’un signe religieux en classe peut affecter la relation et le lien de confiance entre un élève et son enseignant, a estimé un expert dans un plaidoyer pour la laïcité de l’État.
« L’affirmation de l’identité religieuse par le port d’un signe peut engendrer la méfiance des élèves ou des parents face à l’enseignante ou l’enseignant », a soutenu Georges-Auguste Legault, professeur à la retraite de l’Université de Sherbrooke.
Celui-ci a témoigné hier à titre d’expert en éthique professionnelle de l’enseignement, dans le cadre du procès entourant la Loi sur la laïcité de l’État, contestée par plusieurs regroupements.
Il est venu commenter son rapport qui avait été commandé par le Mouvement laïque québécois, un intervenant au dossier.
Selon M. Legault, un signe religieux porté par un enseignant peut susciter une crainte que ce dernier « profite de sa position d’autorité pour imposer directement ou indirectement la vision du monde, des rapports homme-femme ou encore de la sexualité de sa religion aux élèves ».
GRANDS DÉFIS
« Les défis d’assurer l’éthique professionnelle sont grands pour tout le monde. Une personne peut ne pas porter de signes religieux et avoir des convictions fortes, faire passer des messages dans son cours et se servir de sa relation pour orienter les élèves selon ses croyances, plutôt que d’assurer le débat », a souligné le professeur, dont le contre-interrogatoire doit avoir lieu aujourd’hui au palais de justice de Montréal.
Or, le port du signe religieux vient « ajouter une pression supplémentaire » à se demander si la personne adopte un point de vue critique selon certains sujets. Il milite donc pour son interdiction afin de « maximiser le bien-vivre ensemble dans la société ».