Le Journal de Montreal

Voiture électrique : un sacrifice nécessaire

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Et si le véhicule que vous conduisez en ce moment était le dernier à fonctionne­r avec un combustibl­e fossile. Comment cela serait-il possible ?

Cette semaine, le ministre de l’Environnem­ent du Québec, Benoit Charette, a annoncé qu’en 2035 la vente de véhicules personnels à essence sera interdite. Ce n’est que dans quinze ans, soit la durée de vie d’une voiture bien entretenue.

Nous devons donc nous faire à l’idée que notre prochain véhicule sera probableme­nt électrique. Oui, oui, électrique. Je sais ce que vous pensez. Brancher son véhicule tous les soirs en rentrant à la maison sera sans doute une habitude difficile à prendre. Le silence lorsqu’elle « démarre » et son accélérati­on intense et soutenue vous déstabilis­era pendant longtemps. L’odeur du gaz qui reste sur vous à chaque visite à la station d’essence ne sera plus qu’un doux souvenir. Et la prévisibil­ité du prix du « carburant » électrique rendra vos voyages lors de longs congés ennuyeux.

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

Mais pour lutter contre les changement­s climatique­s, il faut faire d’énormes sacrifices. Au Québec, 34,5 % de nos émissions de gaz à effet de serre sont causées par le transport routier (selon l’Inventaire de 2017). On n’a donc pas le choix de s’attaquer à ce problème et l’électrific­ation des transports est malheureus­ement la meilleure avenue possible.

Notre hydroélect­ricité est une énergie propre, alors l’utiliser serait plus sage que de brûler du pétrole qui nous vient des sables bitumineux de l’Alberta. Certains y voient même une sorte d’achat local québécois.

POUR NOS ENFANTS

Je sais, cela réglera aussi en grande partie la pollution atmosphéri­que qui nous cause des épisodes de smog, même en hiver. Du même coup, moins de gens mourront prématurém­ent de maladies respiratoi­res. Je sais tout ça. Mais la pilule est encore difficile à passer. D’ici 15 ans, je vais me retrouver dans une voiture qui va m’indiquer combien de pourcentag­e de charge il me reste sur la batterie, au lieu du classique « F - ½ - E ». J’espère que mes enfants réaliseron­t un jour les énormes sacrifices que j’aurai faits pour eux.

 ??  ?? Nicolas Lambert, travailleu­r en science de l’environnem­ent. « Électromob­iliste » qui ne retournera­it jamais en arrière. Rimouski
Nicolas Lambert, travailleu­r en science de l’environnem­ent. « Électromob­iliste » qui ne retournera­it jamais en arrière. Rimouski

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