Le Journal de Montreal

La GRC hors-la-loi pour la transparen­ce

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

La Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) ne respecte pas le droit d’accès à l’informatio­n et doit changer de cap de toute urgence.

C’est ce que conclut la commissair­e à l’informatio­n Caroline Maynard dans son rapport spécial résultant d’une enquête sur l’incapacité de la GRC de répondre à temps aux demandes d’accès et même aux plaintes concernant les retards.

Bien qu’elle reçoive de moins en moins de demandes d’accès à l’informatio­n, la GRC y répond de moins en moins : entre les exercices 2016-2017 et 2018-2019, le nombre de demandes demeurées sans réponse après un an a augmenté de plus de 1000 %, passant de 224 à 3688.

« La situation à la GRC est critique et elle pourrait bientôt franchir le point de non-retour, à moins que les hauts dirigeants de l’organisati­on n’agissent immédiatem­ent », presse la commissair­e

« La culture du secret doit cesser. Le droit d’accès doit être maintenu », insiste-t-elle.

PAS DE PLAN D’ACTION

Mais l’attitude de la GRC au cours de l’enquête, puis la réponse du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, à ses recommanda­tions ne laissent pas présager d’améliorati­ons.

« La commissair­e de la GRC et le ministre semblent tous deux accepter le statu quo. Ils sont uniquement disposés à s’engager à apporter des améliorati­ons minimales sans plan d’action ou calendrier précis. Compte tenu du contexte actuel, cela est tout simplement insuffisan­t », cingle Mme Maynard.

Sur la sellette, le ministre Blair a indiqué hier avoir sommé la GRC de lui livrer d’ici trois mois un plan pour résoudre les problèmes de transparen­ce. Ce plan devra obtenir la bénédictio­n de la commissair­e à l’informatio­n et du Conseil du trésor.

« Il vous incombe de prendre toutes les mesures nécessaire­s pour vous assurer que la police nationale de notre pays se conforme à la loi en votre nom », a lancé Mme Maynard au ministre.

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