Des médicaments vendus au Québec par Amazon ?
Le mastodonte américain n’écarte pas cette possibilité
Amazon ne ferme pas la porte à se lancer dans la vente de médicaments au Québec, comme elle vient de l’annoncer aux États-Unis avec son service de médicaments sur ordonnance.
« Chaque système de santé présente des différences importantes selon le pays. Les différentes équipes d’Amazon pourraient lancer, à l’international, des innovations visant à répondre aux besoins pharmaceutiques de leurs clients à divers endroits », a indiqué au Journal Andrew Gouveia, d’Amazon, hier.
Hier, le géant américain du commerce en ligne a annoncé qu’après les livres, l’habillement et les produits frais, elle s’intéressait aux médicaments.
« Cette initiative a lieu uniquement aux États-Unis », a précisé Andrew Gouveia, d’Amazon, quand Le Journal lui a demandé si l’entreprise avait l’oeil sur le Québec. Mais Amazon s’est bien gardé de fermer la porte.
AMAZON PHARMACY AUX É.-U.
Avec l’annonce hier du lancement de son service de pharmacie en ligne pour les États-Unis, Amazon Pharmacy, qui permet de commander sur internet des médicaments sur ordonnance, l’entreprise vise gros.
« Alors que de plus en plus de gens cherchent à faire leurs courses du quotidien depuis leur domicile, la pharmacie est un ajout important et nécessaire à la boutique en ligne Amazon », a déclaré dans un communiqué Doug Herrington, responsable des services aux clients en Amérique du Nord.
Cette offensive dans le secteur de la pharmacie place le colosse du commerce électronique, basé à Seattle (nord-ouest), en concurrence directe avec les géants de la pharmacie comme CVS Health Corp ou Walgreens Boots Alliance, les deux plus grandes chaînes de drugstores aux États-Unis.
« Ce service de pharmacie intégrée comble un des rares secteurs où l’offre du groupe n’était pas présente », a souligné Art Hogan, analyste pour National Securities.
Cette annonce a fait plonger les titres des chaînes concurrentes à l’ouverture de la Bourse. À 12 h 45, heure de New York,
CVS et Walgreens perdaient plus de 9 %, tandis que Rite Aid plongeait de 16 %.
Les actions des distributeurs de médicaments comme Cardinal Health (-6,6 %) ou McKesson (-6,5 %) tanguaient également.
L’action du groupe de Jeff Bezos gagnait, quant à elle, 0,50 %.
Amazon pourrait rapidement grignoter des parts de marché en proposant, en temps de pandémie, un service évitant de faire la queue dans les officines.
Le groupe avait déjà fait une entrée remarquée dans la livraison de médicaments il y a deux ans quand il avait racheté le distributeur PillPack pour 753 millions $.
Ce site spécialisé dans la distribution de produits pharmaceutiques livre et conditionne les ordonnances aux malades chroniques nécessitant de multiples médicaments chaque jour.