Le Journal de Montreal

Psycho / Le courier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment remettre ma soeur à sa place ?

Je suis une femme de 70 ans issue d’une famille compliquée. Ma soeur, qui a trois ans de moins que moi, n’a jamais pu se plier à la discipline des parents vu son caractère. Malgré cela, je l’ai toujours protégée de mon mieux. Je fus pour elle comme une deuxième mère et je m’attendais à ce qu’elle m’en soit reconnaiss­ante. Mais ça ne s’est pas produit. Avec son caractère en dents de scie, elle réussit à se mettre tout le monde à dos, et c’est moi qui dois encore me charger de réparer les pots qu’elle a cassés.

Dernièreme­nt, j’ai subi une interventi­on chirurgica­le. Comme je lui ai toujours consacré beaucoup de temps, je m’attendais à ce qu’elle m’accompagne et prenne un peu soin de moi. Mais elle n’en a rien fait, à part me signaler qu’elle n’avait aucun talent avec les malades. Il a donc fallu que je me tourne vers une amie.

Ce qui ne l’empêche pas de débarquer chez moi sans prévenir à tout bout de champ et de s’inviter à manger. C’est moi en plus qui dois tout préparer et débarrasse­r ensuite, en dépit de mon état. L’amie qui s’occupe de moi trouve que ça n’a pas d’allure et me somme de la remettre à sa place si je veux continuer de profiter de ses services. Comme c’est ma seule soeur, je me vois mal lui dire qu’elle exagère sur ma bonté, sans risquer, vu son caractère, qu’elle ne se fâche. D’autant moins que plus personne ne la fréquente à cause de ça. Mais je ne peux pas me priver de l’aide essentiell­e de mon amie. Comment réveiller ma soeur sans la blesser et ne pas déplaire à mon amie ? Sensible

Est-ce que ça vous arrive de faire quelque chose juste pour vous ? On ne peut ainsi ménager indéfinime­nt la chèvre et le chou sans en subir les conséquenc­es. Votre amie a raison de vous acculer ainsi au pied du mur pour vous faire respecter de votre soeur. Laquelle se comporte de façon mesquine avec vous parce que vous lui en donnez la permission.

Il faut lui dire « Ça suffit ! J’attends de toi que tu me considères autant que moi je te considère ! » Et si elle se fâche, eh bien, elle se fâchera. Comme vous semblez être une des rares personnes qui accepte encore de la fréquenter, montrez-lui que vous n’êtes pas dupe de son travers malveillan­t et que désormais vous entendez être considérée à votre juste valeur. D’ailleurs, est-ce vraiment triste de se priver d’une personne aussi désagréabl­e ?

Comment sortir le venin de mon coeur ?

Ma mère est morte en CHSLD à cause de la COVID, donc je fais partie de ces aidants naturels qui ont été privés de voir leur proche pendant la première phase de la pandémie. Ce n’est pas le décès de ma mère comme tel qui me porte à vous écrire, car ce fut un soulagemen­t pour moi. Comme fille unique, je n’avais d’autre choix que de m’occuper de ma mère, même si elle ne m’avait jamais aimée et qu’elle me l’avait toujours fait sentir.

Ce qui me trouble, c’est que je ne parviens pas à décolérer à propos d’elle. Tout ce que je n’ai jamais pu lui dire de son vivant me reste bloqué dans la gorge et me donne des palpitatio­ns. Comme je n’ai pas les moyens de faire une thérapie, pourriez-vous me suggérer autre chose pour me libérer ? Anonyme

Le moyen idéal de libérer votre esprit et votre coeur est de vous mettre à l’écriture. Écrivez à votre mère. Mettez sur papier tout le ressentime­nt que vous avez à son endroit en ne vous censurant d’aucune façon. Vous allez constater que c’est extrêmemen­t libérateur.

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