DE L’ÉCOLE, S.V.P.
Alors que le gouvernement songe à annuler des jours de classe dans un congé des Fêtes prolongé, un sondage de la Fédération des comités de parents révèle que ce n’est pas ce que veulent les Québécois : les parents souhaitent plutôt majoritairement que les jeunes ne soient pas privés d’enseignement.
Des directeurs d’écoles tirent la sonnette d’alarme : de trois à cinq fois plus d’élèves au secondaire n’obtiennent pas la note de passage comparé à pareille date l’an passé.
Pour éviter que des élèves se découragent et décrochent lorsqu’ils recevront leur premier bulletin en janvier, des changements sont réclamés (voir autre texte).
Selon un coup de sonde effectué par la Fédération québécoise des directions établissements d’enseignement (FQDE), le taux d’échec dans plusieurs écoles secondaires publiques de la province se situe en moyenne à 30 % présentement, alors qu’il était plutôt à 10 % l’an passé à la même période.
Il n’y a pas de bulletin à la mi-novembre comme à l’habitude cet automne, mais plusieurs rencontres de parents sont prévues au cours des prochains jours et les enseignants sont bien au fait de la progression de leurs élèves, explique-t-on. La hausse du taux d’échec préoccupe Nicolas Prévost, président de la FQDE, même s’il n’est pas étonné. « Il fallait quand même s’y attendre », lance-t-il, considérant la fermeture des écoles ce printemps et les nombreux chambardements causés par le virus depuis le début de l’automne.
Plus de 1300 classes sont présentement fermées, alors que les élèves de troisième à la cinquième secondaire fréquentent l’école une journée sur deux en zone rouge.
LE PRIVÉ N’EST PAS ÉPARGNÉ
À la Fédération des établissements d’enseignement privés, son président, David Bowles, affirme aussi qu’il y a une augmentation du taux d’échec dans une majorité d’écoles, surtout parmi celles qui accueillent davantage d’élèves à besoins particuliers.
M. Bowles, qui est directeur du Collège Charles-Lemoyne sur la Rive-Sud de Montréal, indique que le taux d’échec dans son établissement est présentement de 25 % dans certaines matières de base comparé à 5 % habituellement.
La situation est semblable au Collège Bourget, à Rigaud, où le taux d’échec est en augmentation notamment en mathématiques et en sciences, indique son directeur, Philippe Bertrand. En première secondaire, la proportion d’élèves en échec en mathématique est présentement de 12 % alors qu’elle était de 2 % à pareille date l’an passé.
« On est ailleurs, lance M. Bertrand. L’année n’est pas terminée, mais on est encore en train de rattraper la période de confinement. »
DU RETARD
Même si l’enseignement à distance s’est rapidement mis en branle dans les écoles privées ce printemps, des élèves ont tout de même pris du retard parce qu’ils ont eu plus de difficulté à s’adapter à ce nouveau mode d’enseignement, explique M. Bowles.
La situation crée aussi de l’anxiété parmi les élèves. Émile Burbidge Izquierdo, qui est en cinquième secondaire au Collège Charles-Lemoyne, craint de compromettre ses chances d’être admis dans un programme contingenté au cégep s’il ne parvient pas à surmonter son échec en chimie dans les prochaines semaines.
« Ça me fait stresser, le premier bulletin en janvier va compter pour 50 %, ce n’est pas rien », laisse-t-il tomber.