Importante vague de décrochage appréhendée
Le Journal s’est entretenu avec Nancy Granger, professeure à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, au sujet de la situation dans le réseau scolaire en cette période de pandémie.
À quel point faut-il se préoccuper de l’augmentation du taux d’échec chez les élèves du secondaire à cette période-ci de l’année scolaire ?
Ce n’est pas parce que les résultats présentement ne sont pas au rendez-vous qu’ils ne le seront pas éventuellement. Dans le réseau scolaire, les gens sont mobilisés, ils font du travail de qualité et les élèves commencent tranquillement à comprendre c’est quoi la joute. Les élèves du secondaire qui vont à l’école un jour sur deux doivent se réhabituer à une autre forme scolaire, c’est pour ça qu’on voit autant de difficultés.
Est-ce qu’il faut apporter des modifications au premier bulletin prévu en janvier, qui va compter pour 50 % de l’année scolaire ?
Oui, je suis totalement d’accord. C’est vraiment un problème actuellement. Il faut permettre aux élèves de voir qu’il y a une lumière au bout du tunnel et qu’il y a encore de l’espace pour se reprendre et se mobiliser. Sinon, on va avoir un décrochage monstre si on garde ça comme ça.
Que pensez-vous de la possibilité de prolonger les vacances de Noël pour limiter la propagation du virus dans le contexte de la période des Fêtes, qui est un scénario à l’étude par le gouvernement Legault ?
Je ne comprends pas pourquoi on ne ferait pas d’enseignement à distance. Je pense qu’il faut arrêter de parler de congé. C’est correct que des gens restent à domicile, mais planifions dès maintenant l’enseignement à distance sur une plus longue durée. Le ministère de l’Éducation affirme que toutes les ressources informatiques sont là pour le faire, alors c’est le moment idéal. Il faut que ça devienne une routine et non pas une mesure exceptionnelle. — Les propos ont été édités
par souci de concision