Pourquoi il est important de sauver Noël
Cela fait des mois que la question hante l’esprit public. Désormais, elle est bien concrète : comment parviendrons-nous à sauver Noël ?
On notera la formulation : il ne s’agit pas de savoir s’il faut sauver Noël, mais de quelle manière nous le ferons.
Car après des mois de quasi-confinement, où le simple fait de cultiver ses amitiés est devenu une activité clandestine, relevant de la dissidence en contexte sanitaire, Noël prend une signification toute particulière.
Enfin, pour quelques jours, nous pourrons respirer un peu. Même à la guerre, les hommes ont de temps en temps une permission, car leurs généraux comprennent qu’ils doivent décompresser un peu, pour reprendre ensuite la bataille. On appelle cela aussi aujourd’hui la santé mentale et psychologique.
CONFINEMENT
On nous dira que l’analogie n’est pas valable et que le virus ne prend pas de pause, lui.
Évidemment, tout le monde a compris que ce ne sera pas un Noël d’embrassades et d’accolades. Nous serons moins nombreux qu’à l’habitude. Chacun sera invité à respecter les distances. Dans chaque maison, pour peu qu’on ne manque pas trop de jugeote, on gardera ses distances. On ne plongera pas tous ensemble dans le même plat.
Mais pour une fois, nous pourrons voir nos proches, et retrouver, pour quelques heures, ce qui fait l’essentiel de la vie : les relations humaines, le plaisir de la conversation, ne serait-ce, cette fois, que pour prendre des nouvelles autrement qu’à travers un damné écran.
Peut-être s’agira-t-il d’un test.
On ne sait pas trop combien de temps la pandémie durera encore.
Le confinement devait être une affaire de semaines. C’est devenu une affaire de mois. On commence à sentir qu’il pourrait bien s’étendre sur une bonne partie de l’année qui viendra.
Jusqu’à ce que le vaccin advienne, faudra-t-il demeurer éternellement confinés ?
Qu’il faille diminuer nos contacts sociaux va de soi. Qu’il faille les abolir ne va pas de soi.
Pour que la pandémie ne nous condamne pas à la folie, il faudra réapprendre à vivre en transformant minimalement notre rapport au risque, en évitant de nous soumettre à une définition exagérément restrictive du principe de précaution.
La vie ne saurait se réduire à un principe de survie biologique, sauf à devenir strictement végétative. Une existence sous cloche de verre n’est pas une vie.
Noël, de ce point de vue, nous permettra peut-être d’imaginer comment nous traverserons 2021.
ADAPTATION
Il nous faut réapprendre à vivre !
Dans quelle mesure pourrons-nous retrouver ces quelques libertés qui rendent la vie joyeuse ? Celle de recevoir un couple d’amis chez soi, d’aller manger au restaurant, d’aller au cinéma, ou au théâtre.
La force d’adaptation des sociétés humaines est réelle, et pour retrouver la vie dans un environnement covidien, tout le monde mettra du sien.
Cette adaptation était déjà commencée avant le nouveau confinement, elle devra se poursuivre dans les prochains mois.
Et les fêtes de Noël, on peut l’espérer, marqueront la première étape d’un retour à la vie.