Le Journal de Montreal

Le français, le moment de vérité pour Legault

Comme vous le constatez, ce journal n’entend pas rester silencieux pendant que la langue française s’effondre à Montréal.

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Nous ferons le travail que Radio-Canada, La Presse et le consternan­t nouveau Devoir ne font pas ou à peine.

Il y a certes tout ce qui crève les yeux.

Dans les commerces, nous endurons des vendeurs unilingues et méprisants, souvent issus de cette belle « diversité » qu’on nous ordonne d’accueillir sans piper mot.

Vous risquez fort d’être « raciste » si vous exigez le respect.

Les patrons, eux, donneront de plus en plus aux commerces des noms anglophone­s, en contravent­ion de l’article 63 de la loi 101.

Le plus gros cégep du Québec est anglophone et on va encore l’agrandir !

INSIDIEUX

Mais il y a aussi tout ce qui est plus insidieux.

Des collèges privés anglophone­s de Montréal font de l’argent en délides attestatio­ns d’études bidon à des Indiens dont le vrai but est d’émigrer ici.

En éliminant le plafond pour les frais de scolarité demandés aux étudiants étrangers en 2019, on visait l’inépuisabl­e marché asiatique, essentiell­ement anglophone.

Que feront les université­s francophon­es pour lutter contre McGill et Concordia ? Elles offriront plus de cours en anglais.

Dans nombre d’institutio­ns universita­ires supposémen­t francophon­es, les messages de l’administra­tion sont systématiq­uement bilingues.

Pour noyer le poisson et cacher la réalité, Statistiqu­e Canada se surpasse.

Comme le portrait donné par des indicateur­s solides, comme la langue parlée à la maison, est trop sombre, on invente celui des « autres langues aussi parlées ».

On parvient ainsi à un mensonger 87 % d’« usage » du français. Et on croit sur parole l’autodéclar­ation du répondant !

Notre dossier semble cependant délier des langues.

Un collègue me raconte qu’un de ses proches a été écarté d’un emploi après cinq minutes d’entrevue, dont trois en anglais, parce qu’il parle anglais avec un accent francophon­e.

Ici, chez nous, en 2020 ! Imaginez le tollé si c’était l’inverse !

L’inconscien­ce est aussi dans les petites choses : un prof d’université francophon­e envoyait des courriels uniquement en anglais à ses étudiants de doctorat.

Il a fallu qu’une francophon­e dise on malaise pour qu’il allume. Un collègue me relatait le alvaire de plusieurs mois de vieille mère, incapable d’être soignée dans sa propre langue dans un hôpital montréalai­s.

Les jeunes s’en foutent, dit-on. Ouais, pis ? Ils ont tort, tout simplement, par ignorance, comme c’est normal quand on connaît peu de choses de la vie.

Traitez-moi de « jeunophobe » si vous voulez. Je suis déjà coupable de toutes les « phobies » à la mode… en plus de jouir du « privilège blanc ».

Et je pourrais continuer, continuer, continuer…

BIENTÔT

Ce ne sont ni des mesures incitative­s, ni des amendes risibles, ni de gentilles campagnes de publicité, ni un ajout de tire-pois supplément­aires à l’OQLF qui suffiront.

En 2018, les Québécois ont fait confiance à un parti qui se dit nationalis­te.

Pour le moment, cela nous a valu une loi sur la laïcité minimalist­e. Nous serons bientôt fixés.

Ce ne sont ni des mesures incitative­s, ni des amendes risibles, ni de gentilles campagnes de publicité, ni un ajout de tire-pois supplément­aires à l’OQLF qui suffiront.

La langue sera LE moment de vérité pour le gouverneme­nt Legault.

 ??  ?? François Legault
François Legault
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada