Deux vaccins réputés déjà jugés sûrs et efficaces
Après Moderna, la société américaine Pfizer annonce une efficacité de 95 %
Conçu en un temps record, le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech est encore plus prometteur que les résultats intérimaires le laissaient présager, atteignant une efficacité de 95 %.
Selon l’analyse finale des données, le candidat-vaccin du géant américain serait aussi efficace que celui de Moderna, autre société au front de la recherche, qui, lundi, annonçait une efficacité similaire de 94,5 % pour son propre candidat.
Depuis le 27 juillet, plus de 40 000 personnes sur trois continents ont participé à l’étude de phase 3 de Pfizer, dernière étape avant la demande d’homologation, dont la moitié a reçu deux doses du vaccin expérimental, et l’autre moitié, deux doses d’un placebo ne contenant que de l’eau salée.
Des 170 volontaires qui ont contracté le coronavirus, la vaste majorité (162) avait reçu le placebo. C’est donc dire que, chez ceux qui ont reçu la substance active, le vaccin a réduit de 95 % les chances de développer l’infection, soit encore mieux que l’efficacité de « plus de 90 % » évoquée par le fabricant le 9 novembre.
« À partir du moment où on est au-dessus de 90 % d’efficacité, on est très satisfaits, c’est très bon. C’est beaucoup mieux que [le vaccin] contre la grippe saisonnière », dont l’efficacité oscille entre 40 % et 70 %, fait remarquer Cécile Tremblay, microbiologiste et infectiologue à l’Université de Montréal.
Aucun effet secondaire grave n’a été noté durant l’essai.
TRÈS PROTECTEUR
Le vaccin semble protéger contre les formes graves de coronavirus, car seulement un cas sévère de COVID a été observé parmi ceux qui ont reçu le vrai vaccin, contre neuf dans le groupe témoin.
Pour Mme Tremblay, le point saillant de l’étude est que le vaccin s’est avéré pratiquement aussi protecteur chez les gens qui ont 65 ans et plus, un groupe dont on dit généralement qu’il répond moins bien aux vaccins.
« C’est la meilleure nouvelle », dit-elle.
UTILISATION D’URGENCE
Pfizer et BioNTech prévoient déposer d’ici « quelques jours » une demande d’autorisation pour une utilisation d’urgence aux États-Unis. On souhaite en faire la distribution aux premières lueurs de 2021.
Ce vaccin, et celui de Moderna, seront vraisemblablement les premiers à être autorisés dans le monde occidental.