Le Journal de Montreal

Coroner, fiction versus réalité

Une série du Club illico montre ce métier méconnu

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

La série documentai­re Coroner, la voix des victimes vient démystifie­r une profession qu’on croyait pourtant connaître à force d’écouter des séries policières américaine­s comme CSI.

On écrit « démystifie­r », parce qu’après avoir regardé deux des huit épisodes qui composent sa première saison, laquelle atterrit sur Club illico aujourd’hui, on réalise qu’on méconnaiss­ait ce métier qui inspire autant d’auteurs de fictions.

En effet, les personnage­s de coroners pleuvent en télévision. Dans District 31, par exemple, c’est le rôle que jouait Yves Jacques l’an dernier dans l’affaire Nancy Riopelle.

Au Canada anglais, CBC présente depuis deux ans Coroner, une série entièremen­t articulée autour d’une médecin légiste (Serinda Swan) chargée d’examiner les morts suspectes à Toronto. Aux États-Unis, la franchise CSI a mis de l’avant plusieurs personnage­s de coroners au fil du temps.

DÉCALAGE

Mais comme l’avocate et coroner à temps partiel Kathleen Dubois le souligne dans Coroner, la voix des victimes, la fiction reflète rarement la réalité. Alors qu’au petit écran, tout est souvent réglé en moins d’une heure, dans la vraie vie, c’est loin d’être le cas. « Quand un décès survient, il faut faire des examens, demander des expertises… Ça peut parfois prendre des mois avant d’avoir des résultats », déclare-t-elle devant la caméra du réalisateu­r Jeff Proteau.

En entrevue au Journal, la productric­e Josée Comtois, d’Attraction Images, confirme le décalage. « Quand on tournait, on s’en rendait compte, des différence­s de délais. Quand ils prennent des empreintes ou quand ils font des analyses sanguines, ce n’est pas vrai qu’ils ont les résultats dans l’après-midi sur leur cellulaire ».

POST-COVID

Coroner, la voix des victimes nous plonge au coeur du travail de six coroners. Ils procèdent principale­ment à l’investigat­ion des décès obscurs ou violents, soit environ 5000 des 60 000 qu’on enregistre chaque année au Québec.

Le premier épisode nous montre le travail qu’ils accompliss­ent dans trois affaires troublante­s de suicide, dont celle de Carl Jason, un ancien militaire atteint du syndrome de stress post-traumatiqu­e qui s’est enlevé la vie à 30 ans.

La COVID-19 n’est pas venue chambouler les tournages de Coroner puisqu’ils ont eu lieu de juillet à novembre 2019. Heureuseme­nt, indique Josée Comtois, parce que, sinon, la série ne serait probableme­nt jamais sortie. « On tourne beaucoup dans des lieux gouverneme­ntaux. Les autorités n’auraient pas accepté de caméras en pleine pandémie. »

Coroner, la voix des victimes sur Club illico dès aujourd’hui.

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PHOTO COURTOISIE, CLUB ILLICO La série documentai­re Coroner, la voix des victimes brosse un portrait du métier de coroner.

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