Coroner, fiction versus réalité
Une série du Club illico montre ce métier méconnu
La série documentaire Coroner, la voix des victimes vient démystifier une profession qu’on croyait pourtant connaître à force d’écouter des séries policières américaines comme CSI.
On écrit « démystifier », parce qu’après avoir regardé deux des huit épisodes qui composent sa première saison, laquelle atterrit sur Club illico aujourd’hui, on réalise qu’on méconnaissait ce métier qui inspire autant d’auteurs de fictions.
En effet, les personnages de coroners pleuvent en télévision. Dans District 31, par exemple, c’est le rôle que jouait Yves Jacques l’an dernier dans l’affaire Nancy Riopelle.
Au Canada anglais, CBC présente depuis deux ans Coroner, une série entièrement articulée autour d’une médecin légiste (Serinda Swan) chargée d’examiner les morts suspectes à Toronto. Aux États-Unis, la franchise CSI a mis de l’avant plusieurs personnages de coroners au fil du temps.
DÉCALAGE
Mais comme l’avocate et coroner à temps partiel Kathleen Dubois le souligne dans Coroner, la voix des victimes, la fiction reflète rarement la réalité. Alors qu’au petit écran, tout est souvent réglé en moins d’une heure, dans la vraie vie, c’est loin d’être le cas. « Quand un décès survient, il faut faire des examens, demander des expertises… Ça peut parfois prendre des mois avant d’avoir des résultats », déclare-t-elle devant la caméra du réalisateur Jeff Proteau.
En entrevue au Journal, la productrice Josée Comtois, d’Attraction Images, confirme le décalage. « Quand on tournait, on s’en rendait compte, des différences de délais. Quand ils prennent des empreintes ou quand ils font des analyses sanguines, ce n’est pas vrai qu’ils ont les résultats dans l’après-midi sur leur cellulaire ».
POST-COVID
Coroner, la voix des victimes nous plonge au coeur du travail de six coroners. Ils procèdent principalement à l’investigation des décès obscurs ou violents, soit environ 5000 des 60 000 qu’on enregistre chaque année au Québec.
Le premier épisode nous montre le travail qu’ils accomplissent dans trois affaires troublantes de suicide, dont celle de Carl Jason, un ancien militaire atteint du syndrome de stress post-traumatique qui s’est enlevé la vie à 30 ans.
La COVID-19 n’est pas venue chambouler les tournages de Coroner puisqu’ils ont eu lieu de juillet à novembre 2019. Heureusement, indique Josée Comtois, parce que, sinon, la série ne serait probablement jamais sortie. « On tourne beaucoup dans des lieux gouvernementaux. Les autorités n’auraient pas accepté de caméras en pleine pandémie. »
Coroner, la voix des victimes sur Club illico dès aujourd’hui.