Le Journal de Montreal

Comment accompagne­r mes petits-enfants dans leur deuil ?

- LOUISE DESCHÂTELE­T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Ma belle-fille est morte au cours de l’été des suites d’un cancer, malgré la rude bataille qu’elle a menée pour le vaincre. Mon fils l’avait rencontrée au cégep et je l’aimais beaucoup. On avait une relation privilégié­e car on était sur la même longueur d’onde sur pas mal de choses.

Mon fils traverse son deuil en essayant d’aider au mieux ses deux enfants, un fils de 16 ans et une fille de 12 ans. Je fais aussi mon possible pour les soutenir, mais je me sens limitée dans mes moyens, étant moi-même affectée par le drame qui les touche. Je voudrais surtout aider ma petite-fille qui semble prendre plus de temps à s’en sortir. Pourriez-vous me suggérer quelque chose ? Car sans vouloir trop la brusquer, j’aimerais bien qu’elle transcende sa peine au plus vite.

Anonyme

Selon la psychologu­e Josée Jacques, spécialisé­e auprès des personnes endeuillée­s : « Le deuil, quand on perd quelqu’un qu’on aime, c’est un des évènements les plus stressants dans une vie ». En conséquenc­e, il ne faut jamais essayer de précipiter les choses, surtout que les rituels sont présenteme­nt interdits. Un deuil ça se vit un jour à la fois, en fonction de sa nature personnell­e, pas selon un schéma unique applicable à tous, sans compter que les jeunes vivent leur deuil différemme­nt des adultes. Voici deux suggestion­s de lecture qui pourront vous servir personnell­ement ainsi que dans l’accompagne­ment de vos petits-enfants. Le premier, de Josée Jacques : « Deuil – La boîte à outils » publié aux Éditions De Mortagne. Le second « Accompagne­r un jeune en deuil » de Josée Masson, publié aux Éditions du Trécarré.

Suis-je normale ?

Je me tourne vers vous pour régler un sentiment de malaise que je ressens depuis que la vie a repris un cours à peu près normal suite au confinemen­t total occasionné par la COVID-19. J’ai vécu cette période enfermée à la maison en compagnie de mon conjoint et de nos deux enfants (un à moi et l’autre à nous deux). Les choses se sont relativeme­nt bien passées malgré notre télétravai­l à tous deux et les enfants qu’on avait dans les jambes vu l’absence d’école.

À partir de septembre, tout est à peu près revenu dans l’ordre. Mon mari et moi on est retournés au travail (cinq jours/ semaine pour lui et trois jours/ semaine pour moi), pendant que les enfants rentraient à l’école. Jusqu’ici tout va bien, car contrairem­ent à plusieurs autres couples, on n’a pas perdu nos emplois et personne n’a été malade.

Mais dans mon cas, il y a quelque chose qui ne tourne plus comme avant. J’ai conservé une partie de l’angoisse qui m’avait submergée au début de la pandémie quand plus personne ne savait où on s’en allait et que j’avais craint qu’on se retrouve sans argent et qu’on perde notre maison. Ça avait duré quelques semaines. Ça venait par vagues, puis ça s’était estompé.

Depuis septembre, c’est différent comme malaise, et ça arrive presque toujours après être allée reconduire les enfants à l’école. Il y a un poids qui se loge au niveau de ma poitrine, un peu comme si mes poumons avaient envie de monter l’un sur l’autre pour m’étouffer. Ça me donne des chaleurs et ça m’empêche de respirer normalemen­t.

Mon mari me dit que j’ai peutêtre un problème cardiaque, mais comme il n’y a personne de cardiaque dans ma famille, que ma santé est bonne, se pourrait-il que ce que je fais, ce sont des crises d’angoisse ?

Encore jeune mais inquiète

Il se peut, vu les évènements stressants des derniers mois, que ce phénomène en soit un d’anxiété et d’angoisse. Mais comme il vaut toujours mieux prévenir, pourquoi ne pas passer un examen cardiaque pour en avoir le coeur net. Il sera toujours temps ensuite de regarder du côté de l’anxiété s’il y a lieu.

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